Test de reprise.
D'après Le Monde daté 29 novembre, le premier ministre a déclaré lors de la séance des questions orales au gouvernement (Assemblée Nationale, 25 novembre) : " Aucune excuse sociale, sociologique et culturelle " ne doit être cherchée au terrorisme.
Mais où M. Valls voit-il la recherche "d'excuses au terrorisme" ? Dans les tentatives de compréhension de ce qui s'est passé ? Dans les essais de trouver les causes qui mènent à ces actes insensés ? Dans les analyses sociales, sociologiques ou culturelles (domaines ainsi bannis du champ d'observation !) ?
Mais de telles réflexions sont indispensables aussi bien à l'établissement de la vérité (soyons modeste : à son approche..) qu'à la possibilité de prévention de drames analogues.
Ce sont précisément de tels questionnements qui sont rebaptisées "chercher des excuses". Parce que, en situation de guerre, il n'y a pas à chercher à comprendre. Il y a la France, et il y a les ennemis de la France. Il y a la force de la nation et le laxisme de ceux qui y trouvent à redire. Il faut obéir, il est interdit de réfléchir.
Rédigé à 10:36 dans Actualité, Humeur, L'information..., Société | Lien permanent | Commentaires (0)
C'est une méthode très particulière de maîtrise du calendrier qui est mise en oeuvre dans ce chef d'oeuvre de communication amphigourique posté par la RATP aux abonnés à son service d'alerte :
Parce que, écrire que "mercredi 8 octobre 2014 le trafic sera interrompu de 21h40 jusqu'à la fin du service", ça aurait été trop simple ; en plus, on aurait risqué de comprendre...
Rédigé à 19:07 dans Actualité, Cergy - points de vues, Humeur, L'information..., Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Le ministre des Affaires étrangères a officiellement "déconseillé aux Français de se rendre dans les pays où se développe l'épidémie Ebola (Guinée, Sierra Leone, Libéria, Nigéria)" (Voir l'alerte officielle).
Un récent communiqué de l'Organisation Mondiale de la Santé a chiffré, pour la seule Guinée, à 965 cas dont 623 décès, le cumul des cas de fièvre hémorragique à virus Ebola…
Et le ministre de l'intérieur, par préfet du Val d'Oise interposé, vient, lui, de prendre la décision de renvoyer dans son pays monsieur K., un Guinéen qui était en France depuis 9 ans mais à qui l'administration n'a pas délivré de titre de séjour !
Un bénévole de la Cimade a pu détecter cette monstruosité au local de rétention administrative (LRA) de Cergy où cette personne venait d'être enfermée dans l'attente d'un laissez-passer pour la mettre à bord d'un avion à destination de la Guinée. Et un recours en annulation a ainsi pu être déposé en temps utile (dans les 48h de la notification de l'arrêté préfectoral !) auprès du Tribunal administratif de Cergy, motivé par l'inobservation flagrante de la Convention Européenne des Droits de l'Homme.
Ce recours est heureusement suspensif de l'expulsion, et le jugement doit être prononcé dans les 72 heures de la réception de la requête (procédure d'urgence parce que l'étranger est en rétention). J'en indiquerai ici le sens lorsqu'il sera connu. Une jurisprudence récente du TA de Nancy, qui a annulé la fixation de la Guinée comme pays de destination d'une OQTF - obligation de quitter le terriroire - sur la base d'une illégalité analogue commise récemment par le préfet de la Moselle permet d'espérer une décision favorable, mais...
Mise à jour du vendredi 26 septembre :
Le guinéen retenu a été libéré et ne risque plus d'être renvoyé en Guinée.
Monsieur K., guinéen en rétention ce mardi 23 septembre au LRA de Cergy a été transféré mercredi au CRA du Mesnil-Amelot (à côté de l'aéroport de Roissy) et le tribunal administratif de Cergy a renvoyé le dossier au TA de Melun pour une audience jeudi matin.
Mais avant que l'audience n'ait lieu, la préfecture du Val d'Oise a annulé la rétention !
Conséquence : monsieur K. n'étant plus en rétention, l'urgence ne s'imposait plus pour examiner le recours en annulation de l'arrêté préfectoral au titre duquel il devait être reconduit en Guinée, et le TA de Melun a renvoyé à une date ultérieure, non définie, l'examen de ce dossier.
Donc : monsieur K. est libre.
Et la préfecture du Val d'Oise a évité une condamnation par le juge administratif...
Il est possible que la préfecture ait réagi en prenant connaissance de la jurisprudence favorable du TA de Nancy qui était jointe au recours en annulation.
Il n'est pas impossible qu'elle ait eu connaissance de la présente note, qui a été reprise sur les réseaux sociaux (facebook).
Rédigé à 18:06 dans Actualité, Cergy - points de vues, Droits des étrangers, Humeur, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Qui dit vrai ?
Le ministre de l'intérieur français ou la commissaire européenne aux affaires intérieures ?
Après le cumul dramatique de naufrages, de migrants trouvés morts dans des bateaux à la dérive, de rejets de cadavres sur les côtes, l'Italie a, en janvier dernier, lancé une opération "MARE NOSTRUM" qui lui a permis de recueillir des milliers de migrants arrivés par la mer et d'en sauver un grand nombre d'une mort certaine. Cet afflux de migrants pris en charge par l'Italie pose évidemment de graves problèmes, et l'Italie demande, fort logiquement, l'aide de l'Union européenne.
C'est ainsi que le ministre italien de l'intérieur, Angelino Alfano, a rencontré hier à Rome Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur français, et à Bruxelles Cecilia Malmström, Commissaire européenne aux affaires intérieures.
Les faits : la décision a été prise de renforcer les moyens de l'agence européenne FRONTEX, et de lancer une opération "FRONTEX PLUS" qui remplacerait les opérations "HERMES" et "AENEAS" en cours, et qui permettrait de mettre fin à l'opération "MARE NOSTRUM" qui était uniquement portée par l'Italie.
(voir le communiqué de Cecilia Malmström)
Mais de quoi s'agit-il ?
Pour la Commissaire européenne :
(je traduis, rapidement) "Nous avons à faire face à un défi plus structurel. Nous vivons des temps très difficiles. Très près des frontières européennes, nous avons la pauvreté, la guerre, la dictature et l'oppression, que de nombreuses personnes fuyant et viennent chercher refuge dans l'Union européenne, et beaucoup d'entre eux viennent via l'Italie."
Et donc : "Nous avons discuté aujourd'hui de l'avenir de Mare Nostrum et sur la façon de gérer les migrations en Méditerranée. La Commission européenne fera tout son possible pour s'assurer que l'ensemble de l'Union européenne, que tous les États membres, jouera un rôle accru pour aider l'Italie à gérer la question de la migration dans la Méditerranée."
S'agira-t-il d'aider l'Italie à pouvoir accueillir correctement les migrants ? De répartir la prise en charge de cette assistance entre les différents Etats membres ?
Pour le ministre de l'intérieur français :
Le communiqué de Bernard Cazeneuve donne un tout autre éclairage :
Déjà, on ne parle plus des migrants, mais de "l'immigration irrégulière" ; ensuite, l'urgence est dans la lutte "contre les filières criminelles qui organisent l'immigration clandestine et le trafic des êtres humains".
Et donc, "FRONTEX+" a pour rôle le "contrôle et la surveillance des frontières extérieures maritimes de l'Union européenne".
En outre, l'accord entre les deux ministres français et italiens vise à rendre plus stricte l'application "des règles d'identification des migrants illégaux", et au renforcement de l'externalisation de la surveillance des frontières avec les pays d'origine et de transit.
Cecilia Malmström est-elle naïve face à l'idéologie xénophobe du ministre français, ou bien son communiqué n'est-il qu'un modèle de la langue de bois bruxelloise ?
Pour vous aider à répondre à cette angoissante question, un très intéressant article publié par Slate.fr " : "Lampedusa : la face cachée de l'opération Mare Nostrum"
Rédigé à 16:28 dans Actualité, Europe, Humeur, L'information..., Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
RIEN.
Pas une ligne, pas un mot.
Pourtant, ce mercredi 2 juillet 2014, à 6h du matin, à Calais...
Une rafle où plusieurs centaines de migrants ont été, par la force, et en utilisant des gaz lacrymogènes, délogés de leurs abris de fortune sur le lieu où des distributions de nourriture étaient assurées.
Délogés et emmenés par la police française.
Mis dans des bus, et convoyés vers des centres de rétention.
Y compris les femmes et les enfants.
Le tout en éloignant par la force les témoins et les journalistes.
Pas un mot dans Le Monde du 2, ni du 3, ni du 4 juillet :
"Il ne s'est rien passé à Calais."
Voir toutefois, par exemple : BBC , The Independent, PressTV.ir, La Croix, Le Figaro, La Voix du Nord, Nord Littoral, et quelques explications ici : La Cimade
Rédigé à 19:22 dans Actualité, Humeur, L'information..., Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Et bien, ça y est, c'est le jour J - dont j'avoue que le décompte préalable me prenait un peu la tête ces derniers temps.
Cet après-midi, je rentre en clinique, opération demain.
J'en ressortirai normalement en début de semaine prochaine, allégé d'un organe qui a eu l'idée stupide d'héberger un cancer. Comme ce dernier n'en est (à ce qu'on présume au vu des examens) pas sorti pour s'étendre plus loin, une intervention chirurgicale dite radicale devra suffire et m'épargner des traitements complémentaires.
Sauf que, les frappes chirurgicales, ça peut entraîner des dommages collatéraux. Ou pas.
Et puis, la cicatrisation et la remise en marche, que j'espère satisfaisante, de tout ça, il faudra du temps. Et à moi de la patience.
A bientôt !
Rédigé à 08:14 dans Actualité, Humeur, Perso | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Le soir du 70e anniversaire du "D-Day", j'assistais, au Théâtre de l'Usine à Eragny, à ce spectacle magnifique:
J'ai, bien sûr, beaucoup pensé à mon père, évadé en 40 de l'Alsace occupée, il avait 21 ans, a rejoint comme engagé volontaire la France libre, s'est formé à l'école inter-armes de Cherchell, et, avec la 1ere DFL et ses camarades d'Afrique et d'ailleurs, a participé à la campagne d'Italie, et au débarquement en Provence en août 1944.
J'ai aussi pensé à ma mère, qui a fait partie avec ma grand'mère des cohortes d'Alsaciens déplacés vers la zone libre, et qui est encore aujourd'hui terrorisée par tout bruit d'explosion, souvenir des bombardements de l'aviation allemande et italienne sur les colonnes de réfugiés.
Et je ne peux que mesurer ma chance de vivre sans avoir connu moi-même l'horreur de la guerre, de vivre dans un pays libre, qui a su fonder avec ses voisins (et souvent ex-ennemis) une Europe bien fragile encore - on le constate, hélas, ces jours-ci - qui a compris le sens de "plus jamais ça", et qu'il est absolument nécessaire de renforcer.
Rédigé à 22:24 dans Actualité, Europe, Humeur, Société, Spectacles | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Je viens de mettre en ligne le n° 18 d' "A Propos..", et je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager le merveilleux poème que Clément-Noël (c'est ainsi qu'il signe) avait fait paraitre dans ce numéro, et qu'il a dédicacé "à M. Bernard H., en amical au revoir".
Ce numéro d'"A Propos.." est daté de juin/juillet 1975, ce qui devrait vous permettre de reconnaitre le dédicataire.
Voici, donc :
(fac-similé de la page 19 de "A Propos.." n° 18, juin/juillet 1975)
La collection en ligne d' "A Propos.." (en cours de reconstitution) est là : http://www.youscribe.com/a-propos/
Rédigé à 19:21 dans Cergy - points de vues, Humeur | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Vendredi 28 mars, au local de rétention administrative de Cergy où j'interviens comme bénévole d'une organisation d'aide à l'exercice des droits, est retenu monsieur N.., originaire de la République Démocratique du Congo. M. N.. vit en France depuis plus de 10 ans, a été débouté de sa demande d'asile (comme 80% des demandeurs en France); il est père d'un enfant de 6 ans 1/2 né en France et scolarisé ici, il était en train d'accomplir les démarches pour obtenir une autorisation de travail (un étranger a besoin d'une autorisation pour travailler) qui lui permettrait de donner suite à la promesse d'embauche qu'un employeur lui a proposé.
M. N.. est sous le coup d'une "obligation de quitter le territoire français" (OQTF) délivrée en janvier. Il avait un mois pour repartir en RDC où il était fonctionnaire mais où il a été emprisonné après avoir participé à une manifestation syndicale pour demander une augmentation de salaire. Mais il n'est pas reparti dans ce pays qu'il a fui début 2004 et où il n'était plus en sécurité. Et il a déposé, dans les délais, un recours en annulation de l'arrêté du préfet du Val d'Oise qui prétend le renvoyer en RDC : il ne peut être expulsé tant que le juge administratif ne s'est pas prononcé, l'audience, ici, se tient généralement dans les quatre à six mois de la demande. Le temps aussi de constituer un dossier correctement documenté.
Deux semaines auparavant, le 14 mars, une circulaire aux préfets (1) du ministre de l'intérieur qualifiait de "résultats encourageants" le nombre des "éloignements forcés" en 2013, "son plus haut niveau depuis 2006" : M. Valls se fait gloire d'avoir expulsé plus de non-français que ses prédécesseurs, MM. Besson, Hortefeux ou Guéant. Cette circulaire demande au préfets de continuer dans cette voie et donne des consignes pour contourner les protections encore apportées par la loi française - pourtant bien rognées par les gouvernements précédents sous M. Sarkozy.
Il n'est bien sûr pas possible d'attribuer avec certitude à cette circulaire le zèle des policiers qui ont interpellé sur la voie publique M. N.. jeudi soir, qui l'ont emmené au commissariat et, alors qu'il n'est accusé d'aucun délit, l'y ont gardé jusqu'au lendemain matin sous prétexte, comme l'y autorise une récente modification de la loi (2) par M.Valls, de "retenue pour vérification du droit au séjour".
Il n'est pas absolument certain, non plus, que cette circulaire de M.Valls soit la cause du zèle du Préfet du Val d'Oise qui, constatant que M. N.. était sous le coup d'une OQTF qu'il n'a pas exécutée dans le délai imparti, prend un arrêté de placement en rétention en vue de finaliser l'expulsion. Alors même que l'identité et le domicile de M. N.. étaient connus et établis, ce qui permet une assignation à résidence plutôt que l'enfermement.
Et comme le recours devant le tribunal administratif qu'a déposé M. N.. est suspensif de la mesure d'expulsion, la préfecture fait jouer une des dispositions scélérates de la loi (3) et prévient le tribunal administratif, où le dossier était en attente de la clôture de l'instruction pour une future audience, du placement en rétention de M. N.. : c'est une procédure d'urgence absolue qui est dès lors mise en oeuvre, aux fins d'exécution rapide de l'expulsion, procédure qui n'est plus collégiale mais où siège un juge unique qui est tenu de prendre une décision dans les 72 heures de la saisine.
Lundi matin, le tribunal administratif de Cergy annule les deux arrêtés préfectoraux, celui portant obligation à M. N.. de quitter le territoire, et celui plaçant M. N.. en rétention. Il a fallu l'intervention d'un juge pour condamner ces mesures illégales du préfet, pourtant bien dans la ligne de la récente circulaire Valls.
Et la légende dont je parle dans le titre ?
Je lis dans Le Monde daté d'aujourd'hui, page 3, sous le titre "Sécurité et immigration : un bilan mitigé à l'intérieur", dans un papier censé présenter un bilan du passage de M.Valls au ministère de l'intérieur, ceci : "la mesure la plus emblématique est sans doute la circulaire sur la régularisation. (...) Le texte qu'il a adressé aux préfets en novembre 2012 est libéral. Il ouvre la voie à la régularisation quasi automatique de toute personne sans papiers qui justifierait de cinq ans de présence en France et de la scolarisation d'au moins un enfant pendant trois ans."
Oui, vous avez bien lu : la "régularisation quasi automatique"…
Quant à la circulaire du 14 mars 2014 dont je fais état plus haut, elle est ignorée. Elle ne va sans doute pas dans le sens des éléments de langage peut-être communiqués au Monde par les services de communication du nouveau Premier ministre, M.Valls.
(1) Manuel Valls, Lutte contre l'immigration irrégulière - priorités 2014, circulaire aux préfets, INTK1400684C du 14 mars 2014 (non publiée sur http://circulaire.legifrance.gouv.fr)
(2) Loi n° 2012-1560 du 31 décembre 2013 relative à la retenue pour vérification du droit au séjour et modifiant le délit d'aide au séjour irrégulier pour en exclure les actions humanitaires et désintéressées, INTX1230293L, JORF n° 1 du 1er janvier 2013 page 48, texte n° 4
(3) Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, "CESEDA", article L.512-1, III.
Rédigé à 16:08 dans Actualité, Cergy - points de vues, Humeur, L'information..., Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Ceci est un test : l'intégration sur ce blog des fac-similés des numéros entiers d' "A Propos.." en cours de publication en ligne sur le site YouScribe.
Voilà ce que ça permet, ici, c'est le numéro 11, d'octobre 1974. Il était épais de 46 pages...
Rédigé à 11:50 dans Cergy - points de vues, L'information..., Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
"Le niveau total des éloignements forcés atteint ainsi son plus haut niveau depuis 2006. Ces résultats, encourageants, sont la traduction de votre mobilisation qui devra se poursuivre tout au long de l'année 2014."
Manuel Valls, Lutte contre l'immigration irrégulière - priorités 2014, circulaire aux préfets, INTK1400684C du 14 mars 2014,
http://www.gisti.org/spip.php?article3529
Se vanter d'avoir fait pire que Hortefeux ou Guéant, fallait oser !
Et le reste de cette circulaire aux préfets est de la même veine, les poussant à utiliser toutes les ficelles du droit, voire des pressions sur des tiers. Le "allez-y, je vous couvre" n'est pas loin..
Par exemple :
"Aussi, je vous invite à solliciter de façon plus déterminée l'obtention de laissez-passer consulaires pour mener à bien les décisions d'éloignement que vous êtes amenés à prendre, la direction de l'immigration menant de son côté une action de persuasion auprès des ambassades et des consulats.";
".. je vous invite à privilégier la voie de l'éloignement vers son pays d'origine." ;
".. il vous revient .. de mettre davantage en oeuvre les dispositions de l'article L. 723-4 du CESEDA" (NB : transmission à la préfecture, par l'OFPRA - agence chargée d'instruire les demandes d'asile -, des documents d'identité ou passeports des demandeurs d'asile déboutés);
etc..
Et, bien sûr, les résultats de ce zèle doivent être communiqués immédiatement au ministère : "Il convient d'alimenter en temps réel et de façon exhaustive cette application, notamment pour le volet relatif à l'exécution des mesures d'éloignement, ce qui permet une remontée automatique des données."
En clair : "faites ce qu'il faut pour expulser au maximum et faire du chiffre, que je puisse m'en servir", puisque c'est bien de cela dont il s'agit : afficher une détermination à chasser les non-français.
Je veux bien prendre en compte le "sens de l'Etat", la nécessaire responsabilité de la sécurité intérieure, et toutes sortes d'obligations qui peuvent pousser un ministre de l'intérieur à prendre du recul par rapport à ses (éventuels) principes d'humanité, mais ce degré de chiennerie assumée ne me parait nullement indispensable. Cela relève soit de la provocation, soit d'une perte complète de repères, et représente, outre un cynisme débridé, l'aveu au grand jour d'une pensée xénophobe, d'une nature coercitive et d'un tempérament absolutiste. Le "coming out" d'un Grand Leader...
Rédigé à 10:46 dans Actualité, Edition juridique, Humeur, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Christiane Taubira : hommage à toutes les femmes à Cergy. Un accueil enthousiaste, une ambiance de fête, des propos chaleureux.. Christiane Taubira a aimé Cergy - qui le lui rend bien!
Christiane Taubira : hommage à Cergy from Marc Kieny on Vimeo.
Cergy, 8 mars 2014. Prise de parole de madame Christiane Taubira, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, au Carreau de Cergy à l'occasion de la Journée Internationale du Droit des Femmes.
Rédigé à 08:04 dans Actualité, Cergy - points de vues, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Dans la dernière phrase de l'éditorial à la une du Monde daté 28 février 2014, sont évoqués, en conclusion du propos titré "Pourquoi la France doit être soutenue en Centrafrique", les risques qu'impliquerait un isolement de notre pays dans son intervention en RCA :
"En laissant la France seule, la communauté internationale, et l'Europe en particulier, encourage le risque d'une déstabilisation régionale accrue, avec, pour conséquences, l'immigration illégale et le terrorisme."
Je souhaite ici attirer l'attention sur deux contresens qui entachent cette affirmation, particulièrement graves dans un écrit aussi valorisé que l'éditorial d'un "journal de référence". Il s'agit de l'usage, là doublement fautif, de l'expression "immigration illégale".
Le premier mésusage tient à la juxtaposition de ces mots avec celui de "terrorisme", les deux étant présentés comme les conséquences - dramatiques, on l'entend bien - du risque de la déstabilisation régionale. Une immigration illégale n'est pourtant, par définition, que la situation résultant de l'inobservation, par une personne qui n'a pas la nationalité du pays, des conditions légales autorisant éventuellement l'immigration. Le rapport avec le terrorisme me parait particulièrement ténu.. Mais cette assimilation est de l'ordre de l'évidence dans les milieux xénophobes : il est de très mauvais augure que l'éditorialiste du Monde use d'un tel amalgame, et le valide par là même.
Le second mésusage réside dans le fait de réduire à une "immigration illégale" (et donc délictueuse, et, ici, dangereuse) la nécessité de fuir dans laquelle se trouvent les hommes et les femmes (et les enfants) victimes des violences, sévices, et persécutions qui marquent la déstabilisation de ces régions. N'oublions pas, en outre, que ces migrations s'effectuent principalement en direction des pays voisins. En tout état de cause, de telle migrations de survie ne sont-elles pas susceptibles de relever de demandes de protection, d'asile, dans une contrée moins dangereuse? Le droit d'asile n'est-il pas reconnu par la convention de Genève de 1951 sur les réfugiés ? Comment ceux qui sont dans une telle situation pourraient-ils faire valoir leurs droits s'ils sont a priori considérés comme des "immigrants illégaux" ? Mais cette question n'a même pas à être posée, puisque, par exemple, l'agence intergouvernementale "Frontex", comme les prétendus "partenariats pour la mobilité", représentent des moyens pour, d'abord, empêcher les départs, ensuite refouler les arrivants. Et le dépôt d'une demande d'asile est ainsi réservé à ceux qui auraient réussi à passer quand même..
Dans un climat de plus en plus nauséabond où la xénophobie est devenue une banalité, quelques précautions de langage auraient été bienvenues à la une du Monde.
Rédigé à 20:16 dans Actualité, Humeur, L'information..., Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
En ouvrant ce blog, en avril 2007, je l'avais titré "A Propos" : c'était bien sûr avec le souvenir de ce "petit journal" du même nom que j'avais animé, avec une sacrée équipe, voici quarante ans.
Une tentative (voir ici et là) de retracer cette aventure est restée à l'état d'ébauche. Ce blog ne se prête guère à la publication de fac-similés des 47 numéros parus. J'ai toutefois essayé récemment certains sites dédiés à l'édition en ligne, j'en ai trouvé un qui me parait présenter des caractéristiques utiles à mon projet de donner accès à l'intégralité (ou presque..) de ce témoignage de la naissance de Cergy-Pontoise, ville nouvelle, vue par ses habitants.
C'est donc là, hébergé par YouScribe, que, petit à petit (je présume que quelques mois seront nécessaires pour mener à bien ce chantier) sera reconstituée cette épopée éditoriale qui s'est déroulée de 1973 à 1978. Certes, j'avais en son temps consciencieusement veillé à effectuer le dépôt légal de chaque numéro publié, et j'ai donc récemment pu constater qu'ils étaient (presque) tous accessibles en consultation, sur place, aux archives départementales du Val d'Oise. Cette mise en ligne de ma collection privée me semble néanmoins représenter un mode de communication plus aisé que je suis ravi de vous offrir. Et si vous disposez d'anciens numéros absents de cette collection, ou de documents divers se rattachant aux événements, aux lieux, aux personnes, aux activités et associations de cette période, il sera possible d'insérer quelques "bonus" et "making-of" dans ce panorama.
Quant à faire renaitre un tel journal, l'idée, bien sûr, m'est venue à maintes reprises. Sauf que l'existence d'une équipe aussi diverse que liée, aussi passionnée que disponible, est une condition qui n'a sans doute pu être remplie que du fait du contexte exceptionnel de notre situation de "pionniers", témoins et acteurs de l'apparition d'une ville, et peut-être aussi parce que l'appel d'air de mai '68 était, à l'époque, encore vivace.
Et aujourd'hui ?
D'abord, comment ne pas citer le superbe blog "Cergyrama", sous-titré "Chroniques illustrées de la vie à Cergy et dans l'agglomération Cergypontaine" que Martine Martin tient depuis 2005 ?
Sur un autre plan, mais la démarche est toujours empreinte du souci fondamental de lien avec la vie locale et ceux qui l'animent, RGB est née pratiquement avec la ville nouvelle : ça continue, un grand salut !
Et puis - mais on rejoint un projet (parce qu'il évolue !) qui relève du domaine professionnel, même si la proximité et le lien avec "les habitants" demeure très présent - un amical clin d'oeil à Actu95.net, qui avait démarré sa présence sur la toile sous le nom de CergyVie !
Quant aux médias traditionnels - la "presse locale" - les éditions papier hebomadaires (pour la Gazette du Val d'Oise, filiale de PubliHebdos, du groupe Ouest-France) et quotidiennes (pour l'édition locale du Parisien, groupe Amaury), existent toujours, et sont aussi accessibles en ligne, ici et là. Ils subissent, certes, la loi du genre (faits divers dominants et attention particulière aux notables de toutes catégories), mais restent très utiles pour un suivi de l'actualité et de la vie quotidienne, avec de temps en temps quelques pépites..
Un mot tout de même des bulletins des collectivités locales : qu'il s'agisse de "Cergy ma ville", pour la ville de Cergy, ou "13 comme une" pour la communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise, il s'agit de journaux très bien faits et réellement intéressants - même s'ils présentent bien évidemment les limites d'une publication commanditée par des élus territoriaux.
Rédigé à 14:35 dans Cergy - points de vues, Humeur, L'information..., Livres, Société, Web/Tech | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Une autre, toujours au centre gare (ici, au Verger ; on reconnait, en arrière plan à gauche, le théâtre 95, et sur la droite, l'immeuble de la CAF.)..
La personne nommée ici avait donc 22 ans.
"Une autre" épitaphe, parce qu'en novembre 2010, j'en avais publié une première ici :
http://toupidek.typepad.fr/a_propos/2010/11/epitaphes-urbaines-%C3%A0-cergy-pr%C3%A9fecture.html.
Et si un lecteur en savait plus sur ces inscriptions, ou disposait d'informations, un commentaire à cette note serait bienvenu.
Rédigé à 21:18 dans Cergy - points de vues, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Une décision du conseil d'administration de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) du 16 décembre 2013 vient ajouter l'Albanie, la Georgie et le Kosovo sur la liste des pays sûrs établie par la décision du 30 juin 2005.
Un pays d'origine est "considéré comme sûr", au sens du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA, art. L 741-4 (2°)) "s'il veille au respect des principes de la liberté, de la démocratie et de l'état de droit, ainsi que des droits de l'homme et des libertés fondamentales". Ne vous étonnez pas si vous jugez surprenant l'octroi d'un tel statut à des pays pour lesquels vous n'auriez pas spontanément imaginé qu'ils satisfaisaient à ces exigences : dans le cadre d'une politique visant à limiter certains flux migratoires, un tel statut risque fatalement de devenir un outil opérationnel. En effet, le statut de "pays sûr" permet de refuser l'admission au séjour des demandeurs d'asile provenant de tels pays, et impose à leurs dossiers une procédure d'examen prioritaire avec prise de décision dans un délai de quinze jours (voire 96 heures si le demandeur est placé en rétention administrative). C'est une procédure d'examen à la va-vite, discriminatoire, au rabais, ne permettant plus que tout à fait exceptionnellement une décision positive sur la demande d'asile.
Quels sont les éléments ayant amené l'OFPRA à décider de classer l'Albanie, la Georgie et le Kosovo parmi les pays sûrs ? La décision publié au JO le 28 décembre 2013 n'est (bien sûr - ce serait trop simple, sans cela..) pas motivée. Il est toutefois permis de présumer que l'augmentation du nombre de demandeurs de protection en provenance de ces pays peut représenter la cause vraisemblable d'un tel classement, technique habituelle de dissuasion des demandes d'asile.. On se reportera à cet égard à la très intéressante note sur ce sujet publiée dans les "Xénodoques", blog sur l'actualité du droit d'asile tenu par Gérard Sadik (coordinateur de la commission asile de la Cimade).
Sur la forme : la publication au Journal officiel de cette décision me permet de reprendre le fil d'observations entamées ici il y a quelques années sur les imperfections de la publication des textes normatifs dans notre pays.
Et je constate que, dans ce domaine, le même laisser-aller continue de sévir…
Cette décision du 16 décembre 2013 modifiant la liste des pays d'origine sûrs (12) vient ainsi formellement modifier la décision du 30 juin 2005 fixant la liste des pays d'origine sûrs (1) :
"Sont considérés comme des pays d'origine sûrs au sens de l'article L. 741-4 (2°) susvisé et ajoutés à la liste établie par la décision du 30 juin 2005 susvisée :
La République d'Albanie ;
La République du Kosovo ;
La Georgie."
Toutefois, à part le terme "modifiée" dans le visa à la décision concernée, aucune indication ne permet de savoir que la liste originelle de 2005 aura, entre temps, été modifiée par six autres décisions du conseil d'administration de l'OFPRA, certaines d'entre elles étant à leur tour annulées en tout ou partie par quatre décisions du Conseil d'Etat… Ce serait sans doute trop simple de publier à chaque fois une liste mise à jour : que deviendrait donc le précieux mystère du contenu effectif des dispositions normatives ?
Quant à Legifrance, aucun lien hypertexte ne permet de circuler entre les décisions successives, et, plus grave, les dispositions annulées par le Conseil d'Etat figurent toujours dans le corps des décisions publiées sur ce site officiel ! Et puis, pourquoi ne pas évoquer qu'il pourrait être utile de publier aussi une version consolidée des textes normatifs… (Bon, ne soyons pas trop durs avec l'administration : la liste à jour est, tout de même, accessible sur le site de l'OFPRA)
Alors, voici le déroulé :
La décision du 30 juin 2005 fixant la liste des pays d'origine sûrs (1) a établi une première liste des pays sûrs, composée de : Bénin, Bosnie-Herzégovine, Cap-Vert, Croatie, Georgie, Ghana, Inde, Mali, Maurice, Mongolie, Sénégal et Ukraine.
Une décision du 16 mai 2006 complétant la liste des pays d'origine sûrs (2) vient ajouter à la liste d'origine : l'Albanie, l'ARYM (Macédoine), Madagascar, le Niger et la Tanzanie.
Cette décision sera partiellement annulée le 13 mai 2008 par le Conseil d'Etat (3) en tant qu'elle inscrit l'Albanie et le Niger.
Puis une décision du 20 novembre 2009 révisant la liste des pays d'origine sûrs (4) retire de la liste la Georgie et ajoute l'Arménie, la Serbie et la Turquie.
Cette décision sera partiellement annulée le 23 juillet 2010 par le Conseil d'Etat (5) en tant qu'elle inscrit l'Arménie et la Turquie, mais aussi en tant qu'elle maintient dans la liste Madagascar et le Mali pour ce qui concerne les maliennes : ces destinations doivent donc être retirées.
Suit une décision du 18 mars 2011 révisant la liste des pays d'origine sûrs (6), qui ajoute l'Albanie et le Kosovo.
Cette décision sera annulée le 26 mars 2012 par le Conseil d'Etat (7).
Suit encore une décision du 6 décembre 2011 révisant la liste des pays d'origine sûrs (8), qui ajoute l'Arménie, le Bangladesh, la Moldavie et le Monténégro.
Cette décision sera partiellement annulée le 4 mars 2013 par le Conseil d'Etat (9) en tant qu'elle inscrit le Bangladesh.
Puis une décision du 26 décembre 2012 révisant la liste des pays d'origine sûrs (10), qui retire de la liste le Mali en ce qui concerne les maliens.
Suivie d'une décision du 28 juin 2013 modifiant la liste des pays d'origine sûrs (11), qui retire de la liste la Croatie (classement devenu sans objet : le 1er juillet 2013, la Croatie est devenue le 28 Etat membre de l'UE..)
En dernier lieu (à ce jour..), la décision du 16 décembre 2013 modifiant la liste des pays d'origine sûrs (12), qui réintroduit dans la liste l'Albanie, le Kosovo et la Georgie.
Et la liste consolidée des pays d'origine sûrs, à jour au 29 décembre 2013, s'établit ainsi :
Albanie, Arménie, Bénin, Bosnie-Herzégovine, Cap-Vert, Georgie, Ghana, Kosovo, Inde, Macédoine (ARYM), Maurice, Moldavie, Mongolie, Monténégro, Sénégal, Serbie, Tanzanie, Ukraine.
__________________
(1) NOR: MAEC0500031S, JORF n° 153 du 2 juillet 2005 page 10962, texte n° 6
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000447467
(2) NOR: MAEC0600014S, JORF n°117 du 20 mai 2006 page 7448, texte n° 7
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000639877
(3) CE, 13 mai 2008, N° 295443, FORUM DES REFUGIES
http://arianeinternet.conseil-etat.fr/arianeinternet/getdoc.asp?id=90212&fonds=DCE&item=1
http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.do?idTexte=CETATEXT000018259742
(4) NOR: IMIK0928099S, JORF n°0280 du 3 décembre 2009 page 20896, texte n° 59
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021369777
(5) CE, 23 juillet 2010, N° 336034, Amnesty International section française et autres et association Forum Réfugiés et autre, req. n° 33604 et 336232, concernant la liste des pays d'origine sûrs (Inédit au recueil Lebon)
http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.do?idTexte=CETATEXT000022513066
(6) NOR: IOCR1107941S, JORF n°0072 du 26 mars 2011 page 5391, texte n° 9
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000023761579
(7) CE, 26 mars 2012, N°349174, ASYL et autres - ECLI:FR:CESSR:2012:349174.20120326
http://arianeinternet.conseil-etat.fr/arianeinternet/getdoc.asp?id=193981&fonds=DCE&item=1
http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.do?idTexte=CETATEXT000025580451
(8) NOR: IOCR1133463S, JORF n°0285 du 9 décembre 2011 page 20881, texte n° 22
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000024937451
(9) CE, 4 mars 2013, N°356490, ELENA France et autres - ECLI:FR:CESSR:2013:356490.20130304
http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.do?idTexte=CETATEXT000027138989
(10) NOR: INTV1243372S, JORF n° 3 du 4 janvier 2013 page 364, texte n° 13
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000026887338
(11) NOR: INTV1317808S, JORF n° 177 du 1er août 2013 page 13137, texte n° 31
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027787980
(12) NOR: INTV1331463S, JORF n° 301 du 28 décembre 2013 page 21652, texte n° 67
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000028396968
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Mediapart a publié des voeux que lui a offerts Ariane Mnouchkine.
Pour voir la video d'Edwy Plenel lisant ce texte après une Marseillaise d'ouverture sur fonds de palais de l'Elysée, si ça vous passionne, vous pouvez vous reporter au site d'origine.
Mais le message d'Ariane Mnouchkine est si fort, et si juste, que je m'en voudrais de ne pas le partager avec vous (et tant pis pour les doublons si vous en aviez déjà pris connaissance ailleurs).
Les vœux de l’an 2014 d'Ariane Mnouchkine
« Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
À l’aube de cette année 2014, je vous souhaite beaucoup de bonheur.
Une fois dit ça… qu’ai-je dit? Que souhaité-je vraiment ?
Je m’explique :
Je nous souhaite d’abord une fuite périlleuse et ensuite un immense chantier.
D’abord fuir la peste de cette tristesse gluante, que par tombereaux entiers, tous les jours, on déverse sur nous, cette vase venimeuse, faite de haine de soi, de haine de l’autre, de méfiance de tout le monde, de ressentiments passifs et contagieux, d’amertumes stériles, de hargnes persécutoires.
Fuir l’incrédulité ricanante, enflée de sa propre importance, fuir les triomphants prophètes de l’échec inévitable, fuir les pleureurs et vestales d’un passé avorté à jamais et barrant tout futur.
Une fois réussie cette difficile évasion, je nous souhaite un chantier, un chantier colossal, pharaonique, himalayesque, inouï, surhumain parce que justement totalement humain. Le chantier des chantiers.
Ce chantier sur la palissade duquel, dès les élections passées, nos élus s’empressent d’apposer l’écriteau : “Chantier Interdit Au Public“
Je crois que j’ose parler de la démocratie.
Etre consultés de temps à autre ne suffit plus. Plus du tout. Déclarons-nous, tous, responsables de tout.
Entrons sur ce chantier. Pas besoin de violence. De cris, de rage. Pas besoin d’hostilité. Juste besoin de confiance. De regards. D’écoute. De constance.
L’Etat, en l’occurrence, c’est nous.
Ouvrons des laboratoires, ou rejoignons ceux, innombrables déjà, où, à tant de questions et de problèmes, des femmes et des hommes trouvent des réponses, imaginent et proposent des solutions qui ne demandent qu’à être expérimentées et mises en pratique, avec audace et prudence, avec confiance et exigence.
Ajoutons partout, à celles qui existent déjà, des petites zones libres.
Oui, de ces petits exemples courageux qui incitent au courage créatif.
Expérimentons, nous-mêmes, expérimentons, humblement, joyeusement et sans arrogance. Que l’échec soit notre professeur, pas notre censeur. Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage. Scrutons nos éprouvettes minuscules ou nos alambics énormes afin de progresser concrètement dans notre recherche d’une meilleure société humaine. Car c’est du minuscule au cosmique que ce travail nous entrainera et entraine déjà ceux qui s’y confrontent. Comme les poètes qui savent qu’il faut, tantôt écrire une ode à la tomate ou à la soupe de congre, tantôt écrire Les Châtiments. Sauver une herbe médicinale en Amazonie, garantir aux femmes la liberté, l’égalité, la vie souvent.
Et surtout, surtout, disons à nos enfants qu’ils arrivent sur terre quasiment au début d’une histoire et non pas à sa fin désenchantée. Ils en sont encore aux tout premiers chapitres d’une longue et fabuleuse épopée dont ils seront, non pas les rouages muets, mais au contraire, les inévitables auteurs.
Il faut qu’ils sachent que, ô merveille, ils ont une œuvre, faite de mille œuvres, à accomplir, ensemble, avec leurs enfants et les enfants de leurs enfants.
Disons-le, haut et fort, car, beaucoup d’entre eux ont entendu le contraire, et je crois, moi, que cela les désespère.
Quel plus riche héritage pouvons-nous léguer à nos enfants que la joie de savoir que la genèse n’est pas encore terminée et qu’elle leur appartient.
Qu’attendons-nous ? L’année 2014 ? La voici.
PS : Les deux poètes cités sont évidemment Pablo Neruda et Victor Hugo »
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Départ ce matin d'une "marche contre la pauvreté et pour la dignité" ; le thème, à l'étape de Cergy (Préfecture..), était celui des droits des migrants.
Des "valises" en carton avec les témoignages de migrants étaient ouvertes :
L'étape suivante était Auvers, où allait être évoquée l'égalité hommes-femmes, puis Argenteuil où le sujet du logement était au programme ; la marche devait se terminer à Paris, à l'Assemblée nationale, puis aux Invalides avec des forums et une soirée festive.
Le tract d'invitation à cette manifestation portait les logos du Secours catholique, de CCFD-terre solidaire et d'ATD Quart Monde.
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L'intervention de Manuel Valls lors du "débat sans vote" au Sénat, le 24 avril 2013 sur le thème de l'immigration professionnelle et étudiante est disponible dans le compte-rendu sur le site officiel, ici : http://www.senat.fr/cra/s20130424/s20130424_9.html#par_275. Les phrases suivantes prononcées par le ministre en introduction à son propos constituent un raccourci édifiant de l'approche dramatiquement erronée qui est la sienne, et je crois ainsi nécessaire de les examiner en détail ; je le cite : "Comment être faible quand des filières exploitent la misère humaine ? Quand des marchands de sommeil profitent de la détresse de ceux qui n'ont rien ? Il faut être ferme quand un étranger sans titre se maintient sciemment et illégalement sur notre territoire."
Dans les deux premières questions qu'il pose, le ministre dénonce l'exploitation de la misère humaine, par "des filières" ou par "des marchands de sommeil". On ne peut qu'approuver sa démarche, sauf à se demander quelle réponse il y apporte. Car, s'il s'agit de condamner celui qui exploite la misère humaine, notre code pénal devrait être susceptible de donner à la puissance publique les moyens de faire cesser cette exploitation. Il y a bien là des coupables présumés (les filières, les marchands de sommeil, bref : les exploiteurs) et des victimes certaines : les personnes dont la misère est ainsi exploitée.
Malheureusement, après avoir posé la question de cette exploitation (on relèvera toutefois que la question précise porte, en réalité, sur un choix de posture : "comment être faible quand.."), Manuel Valls y répond.. en s'attaquant aux victimes : "Il faut être ferme quand un étranger sans titre se maintient sciemment et illégalement sur notre territoire". Quel rapport avec les questions précédentes ? Evacuée, la sanction pénale contre les filières, les marchands de sommeil, les exploiteurs de la misère humaine ; non, il s'agit ici de condamner l'irrégularité de la situation administrative des étrangers - qui en sont bien, pourtant, les victimes. Dès lors, le débat ne portera que sur les meilleures façons d'appliquer le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, le sinistre CESEDA, compilation de lois d'exception.
On constate ainsi que toutes les belles paroles sur la richesse de la diversité dans notre pays sont démenties par une approche exclusivement fondée sur la discrimination "légale" entre les français et les non-français.
C'est ce point, fondamental, qu'il est urgent de mettre en débat - et pas seulement un débat sans vote.
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L'ilôt des Plants, dans le secteur sud de Cergy-Préfecture (aujourd'hui nommé "l'Orée du Bois"), est un des tous premiers quartiers construits en ville nouvelle.
Ses premiers habitants, dans les années '70, se retrouvaient fréquemment, parce qu'une rapide solidarité s'instaurait entre les "pionniers" qui essuyaient les plâtres de cet immense chantier. Mais depuis près de 40 ans, il n'y avait pas eu d'événement analogue pour raviver l'expression de la vie commune que partagent les résidents.
Après le succès du premier vide-grenier l'an passé, Julia, une des responsables de l'animation de la Maison de Quartier voisine a su à nouveau mobiliser un groupe d'habitants et coordonner les diverses associations intéressées par la création d'une fête du printemps sur la "coulée verte", cette bande végétale qui mène de l'école des Plants jusque vers la passerelle de l'ilôt voisin des Maradas. Avec l'aide de la mairie de Cergy, qu'il s'agisse de la livraison des tentes abris, du mobilier, ou de l'apport des jardinières - et d'un cubage conséquent de terreau - le projet de fête a pu devenir réalité. Un grand merci aux services techniques et au service des espaces verts de la ville !
Le temps un peu incertain de la veille s'est transformé en grand beau dans la journée de samedi et a magnifié le foisonnement des fleurs et arbustes de ce quartier.
Pour être franc, il a fallu commencer, tôt le matin, par... ramasser les déjections canines, si on voulait accueillir du monde sur l'herbe !
Et la récolte était copieuse...
Le composteur est assemblé ; il est à présent en place au Plants Verts, sur l'emplacement où sont déposés les déchets végétaux.
Et la machine à compost du collège des Touleuses était en démonstration (merci à Joël Boudou).
La ferme pédagogique est venue avec quelques animaux,
Et les enfants du quartier ont planté des herbes aromatiques dans les grandes jardinières : c'est une production partagée.
Quant à la soupe, préparée sur place avec des légumes de Cergy, elle rappellait celle servie les dimanches matin sur le marché des Touleuses par les Ateliers communautaires - décidément, l'époque des pionniers mérite d'être connue..
Ambiance : le pique-nique sur la coulée verte :
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Sans grande illusion sur la portée de mon propos, je m'étais fendu d'un commentaire à la suite de la note de Jean-Paul Jeandon, nouveau maire de Cergy, très favorable au "Grand Paris".
J'y exposais succinctement combien ce projet pharaonesque me paraissait être un mauvais choix pour la région, en tant qu'il consacrait la négation des villes nouvelles - lesquelles étaient précisément destinées à maitriser l'urbanisation anarchique de l'Ile de France en la fixant sur des zones dotées d'infrastructures (équipements publics, réseaux, transports) et à préserver les zones non urbanisées.
Oublier ce dessein en plaquant par dessus un schéma visant essentiellement à relier les centres de pouvoir entre eux et à en créer de nouveaux (le bétonnage du plateau de Saclay..), cela impliquera de continuer à créer des lotissements pavillonnaires à la périphérie, qui s'étendra toujours plus au détriment notamment des terres agricoles, et qui continuera d'être soumise à des temps de trajets de plus en plus longs mais devenus possibles au fur et à mesure du bouclage du futur "Grand Métro".
Il était sans doute un peu provocateur de ma part de considérer que c'était une bonne chance pour Cergy de n'être pas intégrée dans ce schéma prétentieux et inutile. Il me semble en effet qu'un développement maitrisé de l'agglomération de Cergy-Pontoise passe plutôt par une vision locale élargie qui prendrait en compte l'aire de la confluence, et les futures installations du port fluvial d'Achères, mais aussi le proche Vexin agricole et la plaine de Pierrelaye : comment préserver des zones de respiration dans un gigantisme urbain régional ?
Mon commentaire, émis jeudi en fin de matinée, a été tout simplement effacé par le gestionnaire de la page FB de Jean-Paul Jeandon. J'y ai donc émis ce matin un nouveau post, où je regrette la censure de mon commentaire de la veille. Et comme le risque n'est pas nul que celui-ci, à son tour, soit effacé, je reproduis ici une copie d'écran réalisée peu après l'avoir mis en ligne.
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Petit retour sur l'inauguration de Visages du Monde, à Cergy le Haut, avec cette vidéo de NOLIFE TV qui présente une des originalités de cette médiathèque : la place donnée aux arts numériques.
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Le Forum social mondial 2013 se tiendra à Tunis, du 26 au 30 mars.
A la question qui m'était posée de savoir ce qui me motivait à m'y rendre, quelle était la thématique qui m'intéressait en priorité, j'ai réussi à répondre ceci : "construction d'une société ou migration - les réalités".
En pleine actualité du devenir des révolutions arabes, je crois que j'y trouverai de quoi partager mes réflexions !
Rédigé à 19:43 dans Actualité, Ecologie & politique, Economie, Religion, Société, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Cergy, depuis la passerelle de l'axe majeur, au-dessus de l'Oise. Un cygne vient faire régner son ordre : faire dégager les oies bernaches qui sont venues circuler sur son territoire...
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Samedi 9 février, place du Nautilus à Cergy. Température hivernale. Soirée d'inauguration de "Visages du Monde". Un grand moment, et quelques courts extraits ici, pour partager cet envoûtement :
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Quelques nouvelles du projet, sous forme d'un sujet sur TV8 Mont Blanc. :
Et toujours, le moyen de participer à cette sauvegarde :
http://www.kisskissbankbank.com/une-pepiniere-pour-les-chevres-des-savoie
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Rédigé à 16:20 dans Actualité, Ecologie & politique, Economie, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Découvert cet élément de décor sur la façade dorée du tout nouveau Théâtre 95.
Un peu perplexe.
Surtout quant à l'origine de la fuite...
Serait-ce quelque chose de l'ordre de ce qui se nomme "une performance" ?
J'ai pris ces photos le samedi 19 janvier 2013 vers 16H30 ; il est possible que tout ça soit éphémère.
Rédigé à 21:19 dans Art, Cergy - points de vues, Société, Spectacles | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Une décision du 26 décembre 2012 vient retirer le Mali (en ce qui concerne les maliens) de la liste des pays sûrs établie par la décision du 30 juin 2005.
Un pays d'origine est "considéré comme sûr", au sens du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA, art. L 741-4 (2°)) "s'il veille au respect des principes de la liberté, de la démocratie et de l'état de droit, ainsi que des droits de l'homme et des libertés fondamentales". Ne vous étonnez pas si vous jugez surprenant l'octroi d'un tel statut à des pays pour lesquels vous n'auriez pas spontanément imaginé qu'ils satisfaisaient à ces exigences : dans le cadre d'une politique visant à limiter certains flux migratoires, un tel statut risque fatalement de devenir un outil opérationnel. En effet, le statut de "pays sûr" permet de refuser l'admission au séjour des demandeurs d'asile provenant de tels pays, et impose à leurs dossiers une procédure d'examen prioritaire avec prise de décision dans un délai de quinze jours (voire 96 heures si le demandeur est placé en rétention administrative). C'est une procédure d'examen à la va-vite, discriminatoire, au rabais, ne permettant plus que tout à fait exceptionnellement une décision positive sur la demande d'asile.
Sur le fond : depuis le coup d'état du 22 mars 2012, le Mali a basculé dans l'insécurité. Ce pays était précédemment considéré comme sûr (pour les hommes seulement, du fait des pratiques d'excision dont y sont victimes les jeunes filles et les femmes). La décision du 26 décembre vient enfin, avec des mois de retard, supprimer ce statut de "pays sûr" pour les hommes également.
Sur la forme : la publication au Journal officiel de cette décision me permet de reprendre le fil d'observations entamées ici il y a quelques années sur les imperfections de la publication des textes normatifs dans notre pays.
Et je constate que, dans ce domaine, le même laisser-aller continue de sévir…
Cette décision du 26 décembre 2012 révisant la liste des pays d'origine sûrs (1) vient ainsi modifier une précédente décision du 30 juin 2005 fixant la liste des pays d'origine sûrs (2). Dommage que sa publication officielle dans Légifrance omette carrément le moindre lien qui pointerait vers le texte d'origine, histoire de prendre connaissance du contenu de cette liste avant la modification…
Cette décision considère comme "pays d'origine sûrs" (au sens de l'article L. 741-4 (2°) du CESEDA) :
le Bénin, la Bosnie-Herzégovine, le Cap-Vert, la Croatie, la Georgie, le Ghana, l'Inde, le Mali, Maurice, la Mongolie, le Sénégal et l'Ukraine.
Toutefois, aucune indication ne permet de découvrir que cette liste aura, entre temps, été modifiée par quatre autre décisions elles-mêmes annulées en tout ou partie par trois arrêts du Conseil d'Etat…
Ce serait sans doute trop simple d'en faire état au JORF : que deviendrait donc le savant mystère du contenu effectif des dispositions normatives ?
Alors, voici le déroulé :
Une décision du 16 mai 2006 complétant la liste des pays d'origine sûrs (3) vient ajouter à la liste d'origine : l'Albanie, l'ARYM (Macédoine), Madagascar, le Niger et la Tanzanie.
Cette décision sera partiellement annulée le 13 mai 2008 par le Conseil d'Etat (4) en tant qu'elle inscrit l'Albanie et le Niger.
Puis une décision du 20 novembre 2009 révisant la liste des pays d'origine sûrs (5) retire de la liste la Georgie et ajoute l'Arménie, la Serbie et la Turquie.
Cette décision sera partiellement annulée le 23 juillet 2010 par le Conseil d'Etat (6) en tant qu'elle inscrit l'Arménie et la Turquie, mais aussi en tant qu'elle maintient dans la liste Madagascar et le Mali pour ce qui concerne les maliennes : ces deux destinations doivent donc être retirées.
Suit une décision du 18 mars 2011 révisant la liste des pays d'origine sûrs (7), qui ajoute l'Albanie et le Kosovo.
Cette décision sera annulée le 26 mars 2012 par le Conseil d'Etat (8).
Suit encore une décision du 6 décembre 2011 révisant la liste des pays d'origine sûrs (9), qui ajoute l'Arménie, le Bangladesh, la Moldavie et le Monténégro.
Et pour terminer, la décision du 26 décembre 2012 révisant la liste des pays d'origine sûrs (1), qui retire de la liste le Mali en ce qui concerne les hommes.
Et la liste consolidée des pays d'origine sûrs, à jour au 4 janvier 2013, s'établit ainsi :
Arménie, ARYM (Macédoine), Bangladesh, Bénin, Bosnie-Herzégovine, Cap-Vert, Croatie, Ghana, Inde, Maurice, Moldavie, Mongolie, Monténégro, Sénégal, Serbie, Tanzanie, Ukraine.
__________
(1) NOR: INTV1243372S, JORF n° 3 du 4 janvier 2013 page 364, texte n° 13
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000026887338
(2) NOR: MAEC0500031S, JORF n° 153 du 2 juillet 2005 page 10962, texte n° 6
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000447467
(3) NOR: MAEC0600014S, JORF n°117 du 20 mai 2006 page 7448, texte n° 7
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000639877
(4) CE, 13 mai 2008, N° 295443, FORUM DES REFUGIES
http://arianeinternet.conseil-etat.fr/arianeinternet/getdoc.asp?id=90212&fonds=DCE&item=1
(5) NOR: IMIK0928099S, JORF n°0280 du 3 décembre 2009 page 20896, texte n° 59
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021369777
(6) CE, 23 juillet 2010, N° 336034, Amnesty International section française et autres et association Forum Réfugiés et autre, req. n° 33604 et 336232, concernant la liste des pays d'origine sûrs (Inédit au recueil Lebon)
http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.do?idTexte=CETATEXT000022513066
(7) NOR: IOCR1107941S, JORF n°0072 du 26 mars 2011 page 5391, texte n° 9
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000023761579
(8) CE, 26 mars 2012, N°349174, ASYL et autres - ECLI:FR:CESSR:2012:349174.20120326
http://arianeinternet.conseil-etat.fr/arianeinternet/getdoc.asp?id=193981&fonds=DCE&item=1
(9) NOR: IOCR1133463S, JORF n°0285 du 9 décembre 2011 page 20881, texte n° 22
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000024937451
Rédigé à 22:38 dans Actualité, Edition juridique, Petits trucs pour garantir l'opacité du droit (série), Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Très belle soirée Leoš Janáček hier soir au CRR de Cergy.
Le spectacle "théâtral, musical et poétique", mis en scène et joué par Luciano Baldelli, joué et chanté par France Hervé, nous a permis d'entendre les deux quatuors à cordes, "La sonate à Kreuzer", et "Lettres intimes", par le quatuor Simon.
J'aime beaucoup ces pièces ; j'ai trouvé en ligne une interprétation par le Janáček Quartet du 1er quatuor (17:45)
et du 2ème quatuor (26:04).
Et puis, accessoirement, aller au concert et en revenir à pieds, c'est aussi très agréable. C'est pas mal, Cergy…
Rédigé à 19:56 dans Art, Cergy - points de vues, Musique, Spectacles | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Une vidéo de deux minutes, à regarder jusqu'au bout.
Humayun - Demandeur d'asile from La Cimade on Vimeo.
Rédigé à 14:30 dans Actualité, Humeur, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tous les mois, depuis 3 ans, une manifestation silencieuse se tient près de la préfecture de Cergy, pour témoigner de notre protestation contre le traitement indigne des étrangers sans papiers, contre le scandale de l'enfermement d'hommes, de femmes, d'enfants, de familles entières, en France et en Europe, qui sont emmenés de force dans des centres de rétention, sans même être passés devant un juge, et qui sont souvent expulsés vers une destination d'où ils essayaient justement de s'enfuir.
Les participants se retrouvent pour observer publiquement une heure de silence, disposés en cercle sur une place ouverte. Quelques-uns portent dans leur dos des pancartes rappelant leurs motivations ; des panneaux explicatifs sont dressés autour du cercle.
Ce 19 octobre 2012, le 36e cercle de silence mensuel de Cergy rassemblait entre trente et quarante personnes depuis 18 h sur la place Columbia, lorsqu'un groupe d'une dizaine d'individus dont le visage était caché par des masques de cochons, a fait irruption au milieu du rassemblement pacifique. Ils gesticulaient comme pour une danse du scalp. Aucun slogan, aucune revendication, seuls des grognements étaient émis. Le meneur, seul individu à ne pas être masqué, portait un mégaphone (mais dans lequel il ne disait rien ni ne diffusait aucun message). Au bout d'une longue minute, quelques-uns des participants au cercle de silence, restés immobiles jusque là et trouvant que ça commençait à bien faire, sont venus lui demander qui ils étaient, et ce qu'ils voulaient. Aucune réponse, sauf un "on est contre vous", un incompréhensible "vous êtes catholiques ?", et enfin : "si vous me touchez, mes camarades vont vous tomber dessus", cherchant peut-être à nous provoquer - bien évidemment sans aucun succès.
Après un peu plus de deux minutes, les déguisés-en-porc sont repartis vers la gare, en braillant : "France Action Jeunesse"..
Des complices filmaient ce qu'ils ont dû considérer comme un glorieux fait d'armes, puisqu'après l'avoir rendu plus présentable par l'ajout d'une musique bien rythmée (parce que la bande originale devait être plutôt piteuse, avec leurs tristes grognements et les crachotements inaudibles du mégaphone), ils l'ont immédiatement posté sur le net :
et l'ont relayé sur le site de FAJ, mais aussi F.Desouche.com (!) et d'autres, plus généralement de la mouvance dite identitaire.
Cette irruption de déguisés-en-porc est donc le fait d'un groupuscule d'extrême-droite, dissident du FN, hostile à la laïcité, aux étrangers, et à la république. Les masques de cochons, c'est clairement en référence aux apéros saucisson-pinard, pour bien se démarquer de ceux qui ne mangent pas de porc…
On peut se rendre compte de la nature de leurs idées fixes dans ce délire laborieusement lu par le même chef de la bande lors d'une autre intervention, captée en vidéo ici :
On l'entend notamment se présenter comme les derniers défenseurs de la civilisation française…
Au nom de quoi ils viennent perturber une manifestation non-violente, déclarée aux autorités et dûment autorisée, en arrivant en bande organisée et cachés derrière des masques.
Au passage, on peut aussi relever que cette intervention organisée et préméditée du groupe de perturbateurs constitue un trouble à l'ordre public.
Pour en revenir au cercle de silence de Cergy, j'ai trouvé deux séquences tournées par la presse locale sur cette forme originale de témoignage et d'appel à notre conscience et à notre humanité :
Le cercle de silence, le plus fort des appels à... par Cergyvie
et
Sachez aussi que les cercles de silence sont nombreux en France, qu'ils ont commencé il y a plus de cinq ans et qu'ils demeurent, malheureusement, encore d'une terrible actualité.
Rédigé à 00:24 dans Actualité, Cergy - points de vues, Humeur, Religion, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
A la une du Monde daté 9 octobre 2012, un titre accrocheur "Marseille, ses ripoux et ses baronnets" surmonte un court texte d'introduction à un article, en page 13, sur le scandale à la BAC de Marseille, et à un intéressante contribution "Marseille, victime de ses baronnets" du sociologue Jean Viard, en rubrique "Débats", page 20.
Cette introduction commence par les mots : "Violence, immigration, saleté, corruption…".
Ni le rédacteur anonyme de cette phrase, ni d'éventuels relecteurs - il s'agit tout de même de la première page d'un quotidien qui se veut de référence - n'ont été surpris de voir ainsi l'immigration placée rigoureusement sur le même plan que la violence, la saleté et la corruption.
C'est, d'abord, une terrible erreur de sens. Assimiler le fait migratoire à des comportements socialement ou culturellement négatifs, c'est affecter un jugement de valeur à une activité humaine qui a toujours existé parce qu'elle s'impose comme une nécessité à un moment donné de l'histoire d'un individu, d'une famille, ou d'un groupe.
Une généalogiste en énumère ainsi, dans un récent article (1), les causes : "La migration choisie répond à l'espoir d'un enrichissement économique, au souhait de rejoindre un être aimé ou, tout simplement, au désir de partir à l'aventure", et, plus loin, s'agissant cette fois des migrations subies : "A l'origine des migrations forcées, on peut identifier quatre types de causes : - les causes politiques et historiques, principalement à cause de guerres ou de convictions politiques ou religieuses ; les causes économiques et sociales, que l'on soit chassé par la misère ou déplacé dans le cadre d'obligations professionnelles ou militaires ; les causes naturelles, calamités et fléaux tels qu'épidémies, inondations, séismes ou incendies ; les causes familiales, tenant à des rivalités (avec le père, au sein de la fratrie, conflits d'héritage,..), à des amours contrariées ou interdites, ou alors au déshonneur provoqué par une grossesse illégitime, une condamnation judiciaire, une faillite."
Je me suis permis de citer ce long extrait, tant le panorama ainsi établi des migrations m'apparait utile et préalable à toute réflexion sur le sujet ; mais surtout parce que que le point de vue est ici déplacé : c'est nous - nos ancêtres, dans l'article cité - qui sommes les acteurs des migrations, et la notion de migration choisie ou subie prend un sens très différent de celle instrumentalisée à des fins politiques au bénéfice de partis xénophobes.
Pour en revenir à l'énumération à la une du Monde qui motive mon propos, cette dramatique facilité de langage constitue surtout une validation de la confusion entretenue à dessein par l'extrême-droite entre le phénomène migratoire et les grandes invasions guerrières subies dans l'histoire. C'est un laisser-aller dans la banalisation des thèses d'exclusion identitaires.
Et si la malheureuse juxtaposition de ces termes témoigne d'un aveuglement face à des détresses humaines souvent dramatiques, c'est aussi une insulte au courage, à l'inventivité, et à la volonté d'intégration, des migrants - que nos ancêtres ont peut-être été et que nous sommes susceptibles de devenir un jour…
___
(1) "Les migrations : un vécu à suivre", Véronique Tison, in Revue française de généalogie, n° 201, août-septembre 2012, p. 21-22.
Rédigé à 11:47 dans Humeur, L'information..., Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
C'est sur ce terrain qu'on attend des actes.
Parce que, tant que des ressources supérieures à notre déficit budgétaire seront détournées par l'exil fiscal, le blanchiment, la fraude fiscale, il sera incompréhensible de mettre en place des plans de rigueur, et les mesurettes de compensation ciblées resteront des pansements sur une jambe de bois.
Le 17 juillet dernier, était déposé le rapport du sénateur Eric Boquet, rapporteur de la commission d'enquête sur l'évasion des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences fiscales.
Son blog est là :
http://blogs.senat.fr/evasion-fiscale/
Et le rapport est en ligne ici :
tome I : http://www.senat.fr/notice-rapport/2011/r11-673-1-notice.html
tome II : http://www.senat.fr/notice-rapport/2011/r11-673-2-notice.html
A présent, cher gouvernement normal : au boulot !
Rédigé à 11:42 dans Actualité, Economie, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Le cercle de silence de Cergy-Pontoise se tiendra pour la 34ème fois
le vendredi 17 août 2012, de 18h à 19h, square Columbia à Cergy,
à côté de la place du Général de Gaulle, au dessus de la gare RER de Cergy-Préfecture.
Le cercle est ouvert à tout le monde. Vous pouvez nous rejoindre à tout moment, quelle que soit la durée de votre participation.
Venez nombreux et n'hésitez pas à inviter vos amis !
Les participants à cette manifestation font appel à la conscience de chacun pour demander le respect de la dignité et des droits fondamentaux des étrangers et de leur famille.
La vigilance reste indispensable : certes quelques circulaires récentes ont donné des instructions aux préfets et aux procureurs pour mettre fin à des situations inacceptables (enfermement d'enfants en centres de rétention) ou irrégulières au regard du droit européen (mise en garde à vue pour la seule raison d'être sans-papiers),
* mais on continue de placer en rétention des pères de famille avec enfants présents sur le sol français,
* on continue à chasser de leur campement des familles roms sans leur proposer de réelles solutions,
* la loi de finances rectificative n'a pas été l'occasion de modifier les taxes d'un niveau exorbitant fixé en 2011 pour la délivrance de titre de séjour (pour une première demande de carte de séjour temporaire au titre de la vie privée et familiale : 368 euros, plus 220 euros si la personne a été en situation irrégulière).
Les participants aux Cercles de silence comptent sur votre présence.
Voir aussi une vidéo montrant une action militante, non-violente ... et originale.
Rédigé à 15:45 dans Actualité, Cergy - points de vues, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
En d'autres termes : Quand les représentants élus par les citoyens se rebiffent face aux décisions des représentants des Etats…
http://www.europarl.europa.eu/news/fr/pressroom/content/20120614IPR46824/html/Le-PE-suspend-la-coop%C3%A9ration-avec-le-Conseil-sur-cinq-dossiers
Sur le fond, c'est la décision unanime du Conseil Justice et Affaires Intérieures (JAI) du 7 juin, approuvant à l'unanimité le détricotage des règles sur la libre circulation en permettant aux Etats membres de réintroduire unilatéralement des contrôles aux frontières au sein de l'espace Schengen, qui a motivé cette réaction historique.
Rappelons que c'était aussi le premier Conseil JAI de deux de nos nouveaux ministres, Christiane Taubira et Manuel Valls (ce dernier certainement plus à l'aise sur ce terrain, malheureusement). Ont-ils été prévenus que le changement, c'est maintenant ?
On trouvera ici la façon dont ils évoquent officiellement leur participation à cette funeste réunion. On dirait qu'ils n'ont pas participé à la même...
Si pour Christiane Taubira, d'autres points étaient importants (fort intéressants, par ailleurs), le sort de la libre circulation des personnes n'est évoqué qu'à la fin (pour signaler que tout cela sera traité lors de la prochaine présidence chypriote) :
http://www.justice.gouv.fr/la-garde-des-sceaux-10016/christiane-taubira-au-conseil-justice-et-affaires-interieures-24263.html
Quant à Manuel Valls, c'est simple, la réunion n'a visiblement que ce seul sujet à traiter, et il sera bien présent... :
http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_la_une/toute_l_actualite/affaires-europeennes/manuel-valls-au-jai-7-juin
La langue de bois, ça n'a pas changé, en tous cas…
Quelques liens : un article en ligne sur Euractiv, un article du Monde, ainsi que le point par Hélène Flautre, députée EELV au Parlement européen, et la réaction des députés socialistes au Parlement européen, et la vidéo de la conférence de presse à l'issue de la réunion du Conseil JAI du 7 juin (webcast).
Rédigé à 21:40 dans Actualité, Europe, Humeur, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Vous voilà prévenus :
"Ceux qui pensaient se débarrasser de moi en se disant « la présidentielle est finie, Eva Joly va disparaître » vont être déçus : je suis toujours là, plus que jamais déterminée à me battre pour que les choses changent dans notre pays. Le renoncement ne fait pas partie de mes habitudes."
Et j'avoue que j'applaudis à deux mains à son intervention, qu'on peut lire ici :
http://eelv.fr/2012/05/07/discours-deva-joly-au-conseil-federal-deelv/
Beau programme, pour continuer l'incessante lutte vers un monde plus juste et qui demeurera vivable pour les générations futures...
Rédigé à 22:25 dans Actualité, Ecologie & politique, Science (conscience), Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
L'association "Les gavroches de Renaud" organise les 18 et 19 mai un rassemblement pour les 60 ans du chanteur.
Je cite : "fête d'enfer par fidélité à notre frangin Renaud Séchan", "Tout le monde peut y participer, adhérents ou non. Spectacle musical, repas et ambiance renaudienne assurée."
Cet événement, peut-être mélancolique et sûrement festif, se déroulera à Boissy l'Aillerie, charmant bourg juste en bordure de Cergy-Pontoise.
Et ça peut donc intéresser les lecteurs de ce blog (quelquefois) local.
Donc je vous en fais part...
On trouvera plus d'infos ici :
http://www.gavroches-de-renaud.fr/lassociation-lesrassemblementsavenir
Rédigé à 11:04 dans Actualité, Cergy - points de vues, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
En droit français, pour qu'un policier puisse demander ses papier à quelqu'un, il faut qu'il ait des raisons plausibles de soupçonner que cette personne a commis une infraction (ou qu'il intervienne dans le cadre d'une réquisition du procureur). On se reportera au Code de procédure pénale, art. 78-2. On pouvait espérer qu'avec ces quelques règles il était possible de préserver certaines libertés qui nous restent, comme la liberté de circulation dans l'espace public, ou d'empêcher les interpellations à la tête du client ("au faciès")…
Mais, sur le terrain, c'est un peu différent ; on a ainsi pu constater que, comme le résume doctement le blog "pole-juridique.fr" :
"Dans le Haut-Rhin, lorsqu'un individu regarde en direction d'un policier : il fait le guet ; lorsqu'il baisse les yeux : il prend la fuite. Deux raisons de le contrôler."
Vous ne le croyez pas ? Il suffit de lire les attendus de la récente ordonnance de la Cour d'appel de Colmar (5.3.2012), qui motive la note de pole-juridique.fr :
" Attendu cependant que M. Jipolin L. a été interpellé en compagnie de 2 autres personnes qui ont observé les policiers à la vue de ceux-ci et qui ont en particulier surveillé leur progression ;
Qu'en particulier, à la vue des policiers, ceux-ci ont évité leur regard et fixé le sol dans un comportement d'évitement manifeste ;
Attendu que quoique fins, ces indices objectifs caractérisaient des raisons suffisantes de penser qu'un ou plusieurs des intéressés étaient en situation d'infraction ou faisaient l'objet de recherches des autorités judiciaires "
Un morceau d'anthologie, non ?
Rédigé à 10:08 dans Actualité, Humeur, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Les assassinats de Toulouse et de Montauban, la traque du coupable présumé puis l'assaut final, ces événements ont représenté dans notre pays l'essentiel de l'information depuis plusieurs jours. Cela a été l'occasion de voir "en action" (en pratique : en scène et en paroles…) le président-candidat (mais, paraît-il, "la campagne" - donc le décompte des temps de parole - "était suspendue"), et, surtout, son ministre de l'intérieur, omniprésent. "Normal", serait-on tenté de penser, vu les circonstances. Et bien, non.
A la différence de l'armée, qui agit sur ordre du chef de l'Etat (et, en principe, dans le cadre d'une décision d'engagement prise par le Parlement…), la police, elle, est "le bras séculier de la justice". Afin de faire respecter la loi, par la force si nécessaire, elle est appelée à intervenir par un magistrat - de préférence un juge...- ; et le rôle du ministre de l'intérieur, en charge de la police, est de "faire en sorte que" cette force soit opérationnelle, dispose des personnels, des moyens, de la formation nécessaires, en arbitrant au besoin (c'est le job d'un politique) avec le coût de ces choix pour le pays.
Autrement dit, il n'appartient en aucun cas au ministre de l'intérieur de décider (à la place du magistrat saisi de l'affaire) et de diriger les opérations sur place, comme Guéant l'a fait et a tenu à la faire savoir : une telle mise en scène relève exclusivement de la propagande sécuritaire, et vante une posture résolument contraire à l'un des principes de base de notre république, la séparation des pouvoirs.
Dans des échanges sur Facebook où j'ai posté ces remarques, pour signaler l'intervention dans ce sens d'une ancienne magistrate qui sait de quoi elle parle, quelqu'un m'a fait remarquer, en substance, que "les gens se foutent de ce genre de considération, ce qu'ils veulent, c'est des actes". Outre que l'exemple, là, est particulièrement clair et permet de faire comprendre les notions de droit dont il est question, il me paraîtrait grave d'abandonner, sous prétexte de "manque d'intérêt des gens", la lutte pour la démocratie et les principes qui la fondent. L'appel à l'intelligence n'est jamais superflu - et le recours au réflexe est toujours une régression (et s'il était besoin d'une preuve, Le Pen en a profité pour réclamer un référendum sur la peine de mort…).
Rédigé à 10:08 dans Actualité, Humeur, L'information..., Société | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Dans le cadre de la série "Attention grands travaux", la chaine Public Sénat a diffusé un fim de Camille Juza : "Cergy, la vie rêvée des villes".
En résumant ainsi le projet initial des aménageurs : "Créer en périphérie, des villes qui ne seraient pas des banlieues dortoirs et qui ne dépendraient pas de Paris. Des villes surgies du néant où il ferait bon vivre. Des agglomérations où l'on compterait « Un logement, un actif, un emploi » selon le slogan de l'époque.", cette émission se propose de répondre à la question : Cergy Pontoise a-t-elle répondu aux ambitions affichées du programme des villes nouvelles ?
Faites-vous une idée...
Votre serviteur y apparaît (1), et comme j'ai évidemment été bien bavard, il y a eu pas mal de coupures au montage, bien obligé... Je regrette un peu que les séquences sur l'école des Plants, la vie de ce quartier, ou la vie associative, "A Propos" et les Ateliers Communautaires, n'aient pas pu être conservées, mais il fallait bien choisir, et c'est le travail du réalisateur. Pour autant, terminer le film sur une observation que je faisait en blaguant à partir de propos de Bernard Hirsch, c'est donner à ma boutade une importance qu'elle ne méritait réellement pas !
Et puis, une petite précision, tout de même : la séquence (à 04:59) où l'on voit, à travers la fenêtre de notre maison aux Plants Orange, le petit bout de jardinet et la végétation de cet automne, a été tournée avec, en tête, la séquence captée il y a 37 ans, au même endroit, par Eric Rohmer ("Enfance d'une ville", j'en avais parlé ici).
____
(1) à 04:59 (2'), à 20:07 (45") et à 25:50 (30")
Rédigé à 12:53 dans Cergy - points de vues, Humeur, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Une "web-radio" sur Cergy-Pontoise, c'est un moyen supplémentaire de suivre la vie locale. Certes, à partir de sa page d'accueil, on ne "voit" pas immédiatement le lien avec le coin d'ici ; il faut juste se ballader dans la page "podcasts", ça vaut la peine...
Bon, je ne suis pas totalement désinteressé puisque le dernier podcast mis en ligne (le 25 février) est titré "La solidarité aux sans-papiers à Cergy avec la Cimade" où je me trouve devant le micro avec un autre Marc.
Rédigé à 22:28 dans Actualité, Cergy - points de vues, L'information..., Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
C'est sous forme d'une interview à une web-radio qu'avec un autre Marc nous avons essayé de rendre compte d'un engagement en faveur des droits des étrangers sans papiers.
A partir de la participation aux Cercles de silence, qui se tiennent chaque mois à Cergy (le 3e vendredi, de 17h30 à 18h30, au-dessus de la gare RER de Cergy-Préfecture), nous en venons rapidement à parler du travail effectué localement par les bénévoles de la Cimade.
S'il m'était arrivé d'évoquer brièvement cette activité dans ce blog, je n'avais pas encore pris le temps de la décrire plus précisément. CergyVie aura été plus rapide..., c'est ici :
http://www.cergyvie.fr/cimade-expulsions-immigration-valdoise-infos-actucergy-123456.html
Rédigé à 22:22 dans Actualité, Cergy - points de vues, Humeur, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
C'était à Mantes, samedi, il s'agissait d'une rencontre de chorales, "Il était une voix 6", la 6e édition de cette manifestation.
J'y ai pris un vrai et grand plaisir (en dépit des temps d'attente, et de la sono, superflue, trop bruyante et mal équilibrée).
Notre chorale, "Musaïques", comprend environ 160 inscrits, nous étions près d'une centaine à Mantes. Nous avons interprété "Ma préférence" (Jean-Loup Dabadie, Julien Clerc), "Tu es mon autre" (Lara Fabian, Rick Allison), "L'assasymphonie" (extrait du Mozart Opéra Rock), ainsi que "Terre" (Gildas Thomas), chanson interprétée en final par l'ensemble des chorales :
Déjà en ligne, l'interprétation de "Terre" par l'ensemble des choristes des différentes chorales participant à la rencontre.
Nous devions être près de 300 sur scène, me cherchez pas, malgré ma chemise rouge pétant, je suis à peu près invisible, caché au milieu des basses.
J'avoue que ce répertoire ne m'est guère familier. La "chanson française", concept un peu étroit, était à mes yeux dominée par les maîtres absolus : Brassens, Brel et Ferré - et aussi, un peu plus tard, en mode mineur toutefois, Nougaro. Et Barbara, bien sûr, au premier plan.
Je ne crois pas que ces auteurs-compositeurs-interprètes aient jamais été dépassés. Mais il serait temps que je regarde (que j'écoute) aussi autre chose - ou plutôt que j'y accorde une attention trop vite détournée par les artifices de mode et la vacuité du propos, quand propos il y a ; le monde ne s'est pas arrêté de tourner après que ces étoiles ont disparu.
Et donc, cette chorale où je suis allé rejoindre Françoise qui y chante depuis plusieurs années, va m'obliger à remettre quelques compteurs à l'heure. Même si, grand débutant (mes notions de solfège datent de mes années lycée) et guère enclin à me fatiguer à mémoriser des textes, disons, pas toujours très clairs, c'est un peu du boulot, à ce stade. La preuve :
Nous démarrions à cette époque l'apprentissage de "Terre", que nous avons chanté samedi à Mantes. (Document extrêmement rare : Françoise et moi apparaissons en public, dans la même activité…)
Il n'empêche : chanter ainsi, ce plaisir de mêler sa voix à celles des autres choristes, de se sentir partie d'un ensemble qui vit au rythme des phrases musicales, est un vrai bonheur.
Rédigé à 23:02 dans Actualité, Art, Humeur, Musique | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
J'ai aimé cette exposition d'Emmanuelle Villard, jusqu'au 28 mai 2012, à l'Abbaye de Maubuisson. Sous le titre "Artifici finti #2", cinq nouvelles installations utilisent superbement les emplacements que fournit ce site extraordinaire.
C'est gratuit, il faut juste retirer un ticket à l'entrée. Et, vu la qualité de la prestation, je vous recommande vivement de profiter des visites commentées, le samedi à 15h30. Et comme il s'y est dit qu'on pouvait prendre des photos, j'en ai profité :
Artifici finti #2 - Emmanuelle Villard expose à l'Abbaye de Maubuisson |
(en cliquant sur la photo, vous ouvrirez l'album sous Picasa. Une méthode qui me parait se préter mieux à la présentation de nombreuses images).
Pour en savoir plus :
la page de l'exposition sur le site du Conseil Général du Val d'Oise (l'Abbaye de Maubuisson est un site du CG 95)
la page de l'exposition sur le site de la Galerie Les Filles du Calvaire, qui représente l'artiste.
Rédigé à 18:28 dans Art, Cergy - points de vues, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Je prends connaissance, avec un peu de retard, des notes postées en début de semaine par Alain Lipietz sur son blog, et ne résiste pas à l'envie de reproduire ici les derniers paragraphes de celle titrée "Stacha" (original, complet, sous http://lipietz.net/spip.php?page=blog&id_breve=448 ).
Parce que, dans les débats actuels, j'ai été rassuré de constater que je ne suis pas seul à considérer qu'il est fondamental de respecter l'autre, y compris dans sa religion, s'il en a une.
Voici donc comment Alain termine son article :
"Elle eu trois enfants, un sur chaque continent. Et elle, athée, leur fit enseigner les trois religions du Livre, « pour qu’ils puissent choisir ».
Je songe en écoutant Jean-Jacques à cette histoire de la formation du peuple de mon pays. Et à cette parfaite réussie de l’école de la République, qui lui a même enseigné la vraie laïcité. Non pas la préférence pour la majorité chrétienne ou déchristianisé, mais la neutralité envers toutes les religions du peuple. Quand Eva Joly reprend la proposition consensuelle de la commission Stasi d’établir deux fêtes fériées pour des minorités religieuses importantes, je suis abasourdi de voir des « laïcs » lui tomber dessus, sans se poser la question des 6 fêtes fériées... chrétiennes !
Aujourd’hui, même chez les athées et laïcs, on peut être aussi tranquillement islamophobe qu’on était antisémite en 1930."
Et puis, dans le même blog, lisez donc aussi l'article "Tziganes". Ce retour sur le concept - opérationnel aujourd'hui - de racisme d'Etat fait froid dans le dos.
Rédigé à 09:48 dans Humeur, Religion, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Vers 17h30, ce 10 décembre 2011, la lumière du jour finissant donnait un éclat particulier à ce site décidément superbe.
Rédigé à 17:53 dans Cergy - points de vues | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Rédigé à 21:51 dans Ecologie & politique, Humeur, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
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