Les assassinats de Toulouse et de Montauban, la traque du coupable présumé puis l'assaut final, ces événements ont représenté dans notre pays l'essentiel de l'information depuis plusieurs jours. Cela a été l'occasion de voir "en action" (en pratique : en scène et en paroles…) le président-candidat (mais, paraît-il, "la campagne" - donc le décompte des temps de parole - "était suspendue"), et, surtout, son ministre de l'intérieur, omniprésent. "Normal", serait-on tenté de penser, vu les circonstances. Et bien, non.
A la différence de l'armée, qui agit sur ordre du chef de l'Etat (et, en principe, dans le cadre d'une décision d'engagement prise par le Parlement…), la police, elle, est "le bras séculier de la justice". Afin de faire respecter la loi, par la force si nécessaire, elle est appelée à intervenir par un magistrat - de préférence un juge...- ; et le rôle du ministre de l'intérieur, en charge de la police, est de "faire en sorte que" cette force soit opérationnelle, dispose des personnels, des moyens, de la formation nécessaires, en arbitrant au besoin (c'est le job d'un politique) avec le coût de ces choix pour le pays.
Autrement dit, il n'appartient en aucun cas au ministre de l'intérieur de décider (à la place du magistrat saisi de l'affaire) et de diriger les opérations sur place, comme Guéant l'a fait et a tenu à la faire savoir : une telle mise en scène relève exclusivement de la propagande sécuritaire, et vante une posture résolument contraire à l'un des principes de base de notre république, la séparation des pouvoirs.
Dans des échanges sur Facebook où j'ai posté ces remarques, pour signaler l'intervention dans ce sens d'une ancienne magistrate qui sait de quoi elle parle, quelqu'un m'a fait remarquer, en substance, que "les gens se foutent de ce genre de considération, ce qu'ils veulent, c'est des actes". Outre que l'exemple, là, est particulièrement clair et permet de faire comprendre les notions de droit dont il est question, il me paraîtrait grave d'abandonner, sous prétexte de "manque d'intérêt des gens", la lutte pour la démocratie et les principes qui la fondent. L'appel à l'intelligence n'est jamais superflu - et le recours au réflexe est toujours une régression (et s'il était besoin d'une preuve, Le Pen en a profité pour réclamer un référendum sur la peine de mort…).
Je voulais dire que j'étais tout à fait d'accord mais tu l'auras compris Marc. je ne me suis pas relue avant de valider.
Rédigé par : Martine | 24 mars 2012 à 07:57
Je te suis tout à fait. Guéant le bras de Sarkozy était en campagne préélectorale. Si nous n'avions pas été en campagne d'ailleurs les policiers d'élite dont il faut louer le courage et la compétence n'auraient pas mis autant de temps à capturer et peut être vivant d'ailleurs ce criminel. Les gaz lacrymogènes existent comme l'a rappelé le Commandant Christian Prouteau mais il fallait toute cette mise en scène pour servir Sarkozy.
C'est inadmissible
Rédigé par : Martine | 24 mars 2012 à 07:56