La semaine dernière, j'ai terminé l'expédition des dernières mises à jour de mes ouvrages à leurs abonnés.
C'étaient vraiment les dernières : j'arrête mon activité professionnelle, je prends ma retraite.J'ai décidé la dissolution anticipée de la Sàrl "EMCA Editions & Conseil", que j'avais créée en juillet 1995. Pour en être moi-même le liquidateur, j'imagine que les derniers dossiers à clôturer vont encore traîner quelques mois (ça ne dépend pas que de moi...), mais, déjà, ma vie a changé !
Cette entreprise aura donc duré pratiquement quinze ans ! J'aurai eu la chance de connaître l'enthousiasme du créateur d'entreprise, de porter mon projet et de le faire vivre ; de découvrir ce que c'est que la réalité économique, les affres d'une trésorerie hésitante, la joie de trouver de nouveaux clients qui apprécient mes produits, la déception d'en perdre d'anciens que je n'aurai pas pu ou pas su suivre dans leur évolution propre, la difficulté à mesurer les efforts nécessaires pour faire évoluer mes produits d'édition, le plaisir à voir reconnaître par des pairs l'intérêt et l'originalité de mon travail...
J'aurai connu la responsabilité de l'embauche de salarié(e)s, mais aussi de leur licenciement, la rage impuissante face au banquier qui m'enfonce la tête dans l'eau au lieu de m'aider à la dégager, mais aussi la satisfaction de m'en sortir tout de même, au prix il est vrai d'un paquet de cheveux blancs, pour parler vite. Et j'avoue qu'à présent je ne supporte plus, mais alors plus du tout, les stupidités de nombre de formalités administratives, l'incompétence et l'irresponsabilité de certains organismes dits sociaux - il faudra que j'évoque dans une prochaine note le scandale que représentent les dysfonctionnements, et c'est un euphémisme, du RSI, par exemple), bref tout cet environnement kafkaien où le citoyen est considéré comme un assujetti, et pris pour un demeuré.
Et maintenant ?
Je me rends progressivement compte - le travail de deuil par rapport à mon activité professionnelle a débuté depuis quelques mois, tout de même - qu'il me faut trouver un nouvel équilibre : la place que tenait mon travail dans mon existence était bien supérieure à ce que représentaient les heures formellement passées à mon bureau. C'était une présence quasiment permanente dans mon esprit, même si, bien évidemment, j'avais d'autres activités et d'autres centres d'intérêt ; mon entreprise était toutefois toujours là, tapie dans un coin de mes pensées. Et puis, après vingt-cinq années d'une vie de salarié, ces quinze ans d'autonomie m'ont amené à comprendre différemment le monde qui m'entoure, et à me forger un mode de fonctionnement nouveau.
C'est tout ça, aussi, qui disparait...Françoise a un peu d'avance sur moi, elle a pris sa retraite depuis bientôt deux ans ; les modifications dans son rythme de vie m'ont aidé à me préparer à celles qui m'attendent et que j'ai déjà, grâce à elle, pu initier. Mais c'est aussi cette vie à deux qu'il nous faudra redéfinir : un nouveau challenge, comme on dit aujourd'hui !
Nous ne sommes pas pareils (heureusement), mais nous avons en commun, me semble-t-il, une certaine curiosité intarissable, un besoin de comprendre le monde qui nous entoure et les autres qui y vivent. Vivre ensemble. Un beau programme, non ?
Bonsoir Marc, tu vis les affres de la clôture d'une activité (je connais, je suis passé par là !) : il est beaucoup plus facile de lancer une affaire (il suffit d'un euro et d'une demi journée au centre de formalités des entreprises) ... mais pour l'arrêter c'est la galère (RSI, Fisc, ...).
Cela étant j'approuve ce qu'a dit Martine, je ne plagierai pas.
Mais maintenant que tu es moins sous pression, on compte sur toi pour que ton œil exercé nous aide dans notre émission sur RGB (c'est toujours le dernier mercredi du mois de 19 à 20 heures
A bientôt, amicalement ...
Rédigé par : Gerard | 16 février 2010 à 18:57
Bonsoir Marc, Je ne te souhaiterais pas une bonne "retraite", je n'aime pas ce mot et je sais que pour toi, il n'y aura pas de retraite. Bernard Hirsh dans son livre "oublier Cergy" signalait ta jeunesse, ton ardeur et ton enthousiasme. Tu n'es plus aussi jeune mais tu a gardé cet enthousiasme et cette ardeur. Je ne doute pas que tu continueras à t'investir au mieux ici à Cergy ta ville, notre ville et pourquoi pas ailleurs... Je te souhaite aussi beaucoup de bonheur avec ton épouse.
Rédigé par : Martine | 15 février 2010 à 20:02
Très joli billet, beau-papa ! Surtout la fin, car le plus dur, me semble-t-il, est toujours de parvenir à vivre ensemble !
Bon début de retraite !
Véro
Rédigé par : Véronique | 15 février 2010 à 10:07