A propos

L'énergie éolienne a assuré près de la moitié de la consommation électrique en Espagne !

Un pic historique : c'est lundi 24 novembre 2008, à 5 h du matin - donc en-dehors des heures de pointe - et à l'occasion de vents violents sur la péninsule, que les fermes éoliennes espagnoles ont fourni 9.253 mégawatts sur un total de 21.264 Mw, soit 43% de la demande d'énergie électrique du pays à cette heure-là.

Il s'agit évidemment d'une pointe conjoncturelle ; l'association de l'énergie éolienne espagnole prévoit que l'éolien devrait représenter 11 % de la demande en électricité en 2008.

Tout de même, ce chiffre m'a laissé songeur ; il y a, comme ça, des données qui méritent d'être connues...

TAPAVULABAGADATI ?

Une note sur un blog de l'Express révèle, en toute confraternité, qu'une photo de Rachida Dati publiée par Le Figaro était maquillée (la photo, pas Rachida) (enfin, si, Rachida aussi, mais c'est pas le problème).

Le maquillage consiste à faire disparaître de la photo la grosse bague Chaumet (modèle "Liens", en or gris pavé diamants, avec deux liens pavés diamants, prix : 15600 euros) que Rachida Dati portait à son doigt. Port de bague sans doute jugé trop ostentatoire en ces périodes de crise.

Bon, la rédactrice en chef a assumé la censure. Faute avouée est (à moitié) pardonnée.

J'ai par ailleurs noté avec intérêt qu'il arrive à présent à Maître Eolas, de relever des propos "du Garde des Sceaux et des Bagues Chaumet"...

Mais faut relativiser, c'est Hervé Le Tellier, dans sa chronique "papier de verre" de la check-list du Monde qui nous explique pourquoi ça n'a rien de choquant : la ministre de la justice travaille place Vendôme, elle fait travailler les artisans du quartier... 

Plus sérieusement : d'aucuns se posent la question de savoir si tout ça n'est pas une intox comme une autre : en parlant de cette bague, on ne parle pas du sujet illustré par la photo : la fronde des magistrats.

Sans doute.

Mais, tout de même, une épouvantable question me traverse l'esprit :
de quelle justice est-on ministre lorsqu'on se pavane avec un bijou de 15600 euros au doigt ?

OGM : progrès ou danger ? en savoir plus avec un enseignant-chercheur très pédagogue !

Un précédente conférence-débat de Christian Vélot avait archi-rempli la salle à Vauréal, il y a bientôt deux ans. Pour y avoir assisté, je ne puis que vous recommander la suivante : c'était réellement passionnant.

Christian Vélot est enseignant-chercheur en Génétique Moléculaire et responsable d’une équipe de recherche à l’Institut de Génétique et Microbiologie à l’Université Paris-Sud-Orsay.
Parallèlement à son activité d’enseignement et de recherche, il anime sur son temps personnel de nombreuses conférences à destination du grand public et fait partie de ces lanceurs d’alertes qui oeuvrent pour faire valoir la réalité de certains risques et engager des débats là où l’opacité est de règle.

Il sera à Menucourt (dans une salle plus grande..) :
* le 28 novembre à 20h30, salle Georges Brassens (allée de la Plaine).

A propos de cette conférence-débat
En recherche fondamentale ou en médecine, les O.G.M. constituent des outils pour étudier la fonction des gènes ou produire des protéines d’intérêt pharmaceutique. L’O.G.M. est alors soit une éprouvette, soit une "usine à médicaments".
Dans le domaine agro-alimentaire, la situation est totalement différente : les O.G.M. ne sont plus utilisés en espaces confinés, mais destinés à être disséminés en plein air. Il devient alors nécessaire de parfaitement maîtriser l’impact des modifications génétiques sur l’organisme, mais également ses interactions avec l’environnement. Le manque de contrôle de ces paramètres et l’absence de confinement engendrent des risques incontrôlables, tant sur le plan sanitaire  qu’écologique..

Cette conférence-débat est organisée par le comité de défense de l’environnement de Menucourt et la commune de Menucourt avec la participation des Verts et de l’association « Quelle Terre Demain »

Et, pour préparer la discussion, je vous signale un très intéressant échange dans les commentaires qui suivent un article de Greenpeace relatif au moratoire français sur le MON810 (maïs génétiquement modifié capable de produire une toxine destinée à le protéger de la pyrale du maïs, papillon dévoreur de la plante).

Bien sûr, comme souvent dans des commentaires sur un blog, on y trouve aussi des choses navrantes, mais l'exercice - se farcir la lecture des interventions - est très instructif. En particulier, parce que l'on touche bien du doigt combien ce type de débat est généralement faussés par des raccourcis intellectuels ravageurs.  Face à la suffisance de certains scientifiques, les argumentaires fondés sur l'indignation ou les bons sentiments ne suffisent pas : il est indispensable de rester dans le champ du rationnel, pour faire avancer la réflexion sur le sujet.

Même pas besoin de tests pour autoriser des OGM !

Dans une note de ce matin, une confrère blogueuse de Cergy convie ses lecteurs à signer la pétition du CRIIGEN (Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le Génie Génétique) concernant l'accès aux résultats des analyses de sang des animaux nourris avec des OGM.

Réaction utile (de Cergyrama), à une démarche très intéressante (du CRIIGEN), que de demander à rendre publics les résultats des tests de toxicité des OGM autorisés.

A ce propos, il peut être utile de savoir que les décisions d'autorisation de mise sur le marché de produits contenant des OGM sont étayées par des avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments («l’EFSA») qui, au vu des données fournies par les demandeurs de l'autorisation (c'est-à-dire les fabricants d'OGM comme Monsanto, Syngenta, Bayer, etc), sont systématiquement favorables.

Les décisions d'autorisation ainsi prises par la Commission européenne (par défaut de décision du Conseil, systématiquement incapable de se prononcer) font référence à ces avis scientifiques en des termes qui laissent songeur.

En voici quelques exemples, extraits des considérants de la décision de la Commission du 8 septembre dernier (2008/730/CE) qui autorisait la mise sur le marché de denrées alimentaires, d'ingrédients alimentaires et d'aliments pour animaux contenant du soja génétiquement modifié pour résister à un herbicide (le glufosinate-ammonium).

On lit ceci :
"l’Autorité européenne de sécurité des aliments («l’EFSA») a [...] rendu un avis favorable, précisant qu’il était improbable que la mise sur le marché des produits contenant du soja A2704-12 [...] ait des effets indésirables sur la santé humaine ou animale ou sur l’environnement, pour les utilisations prévues".
Il est improbable...

Et plus loin :
"En particulier, l’EFSA a conclu que l’examen de toutes les données fournies dans la demande [...] montrait que le soja A2704-12 était équivalent à son homologue non génétiquement modifié et que, par conséquent, il n’était pas nécessaire de procéder à des études de sécurité complémentaires sur animaux avec la denrée/l’aliment complets (par exemple une étude toxicologique de 90 jours sur des rats)."
En clair : à part l'expression de la protéine qui confère la résistance à un herbicide, ce soja génétiquement modifié est semblable à n'importe quel soja.
A part ce qui fait sa spécificité, c'est le même...
Et sur la base d'une telle lapalissade, on déduit qu'il n'est pas besoin d'étudier son éventuelle toxicité...

L'examen du dossier, et notamment des commentaires des Etats membres,  permet pourtant de relever de nombreuses réserves.
Par exemple (réf. DGCCRF D, 07.01 Comparative assessment | D, 07.02 Field trials | D, 07.03 Selection of compounds for analysis) :
"L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments considère cependant que l'équivalence en substance ne peut être garantie dans la mesure où la composition en minéraux n'est pas établie et/ou les dosages de lectines, notamment dans le tourteau déshuilé, ne permettent pas de conclure en raison de discordances entre les méthodes d'analyses."
Alors, le soja GM est équivalent ou pas aux autres ?

ou bien (réf. DGCCRF D, 07.08 Toxicology) :
"L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments considère cependant que compte tenu de l'importance des facteurs antinutritionnels dans le soja, l'évaluation de la toxicité fondée sur une étude de toxicité aiguë de la protéine PAT par voie intraveineuse ne peut pas être considérée comme suffisante ; la réalisation d'une étude de toxicité à dose répétée de 90 jours chez le rat nourri avec un produit dérivé du soja A2704-12 traité et non traité par le glufosinate (tourteau déshuilé toasté, isolats ou concentrats de protéines) est nécessaire pour compléter l'étude d'effets toxiques potentiels de ce soja."
Donc, vraiment pas besoin d'étude de toxicité complémentaire ?

Il est effectivement utile que l'expression d'une défiance à l'égard de telles décisions se manifeste !

Voir :
- le site du CRIIGEN http://www.criigen.org/
- la pétition en ligne http://www.criigen.org/content/blogcategory/49/94/