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23 mai 2008

Commentaires

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Jacqueline Lorthiois

Il faut savoir que cette campagne publicitaire chèrement payée par l'argent public via l'ANSAP (Agence Nationale des Services à la Personne) a été lancée à grands renforts de flons-flons à Paris au grand Rex. Les photos prises sont dignes de Modes et travaux des années 50. Elles "chosifient" non seulement les bénéficiaires forcément féminines, mais elles "chosifient" aussi les salariées (à 95% des femmes). On dit l'important, c'est le produit, comme si ces activités n'étaient pas rendues par des personnes.

Il faut savoir aussi que cette campagne cherche à relancer les services à la personne qui plafonnent, mesure-phare du plan Borloo, censée créer 3 millions d'emplois. On en avoue 1,5 millions, mais en équivalent temps plein, les chiffres sont beaucoup moins ronflants (de l'ordre de 300 000 créations). La plupart des emplois sont ce qu'on appelle du "gré à gré", c'est à dire sous forme de contrats entre un particulier employeur et un salarié pour quelques heures par semaine, payés souvent par chèque-service. Un grand nombre de ces salariés sont multi-employeurs et à la merci d'une rupture de la demande (cf. hospitalisation du malade, décès de la personne âgée). Le système "prestataire" qui consiste à passer par une association qui "lisse" le contrat de travail et permet d'assurer la continuité des contrats reste l'exception (environ 10%). Résultat, une masse grossissante de "travailleuses pauvres" qui ont des droits sociaux calculés au forfait, au niveau le plus bas, notamment pour les droits à la retraite. C'est le développement des services à la personne qui explique le doublement du taux de travailleurs pauvres, passé en quelques années de 8% à 17% des emplois, dont 85% de femmes. Ce sont elles qui auront dans quelques années d'énormes problèmes de droits à la retraite...

Dans cette approche "produit", non seulement on ridiculise la "ménagère libérée" (pub de Moulinex des années 50 : Moulinex libère la femme) qui bien sûr est seule dans "sa" cuisine (l'homme a disparu, sans doute est-il réduit à l'état d'estomac qui utilise le "produit-repas"), mais on parle du sourire, du service, du temps économisé, comme s'il était un produit de consommation indépendant du travailleur (en l'occurrence de la travailleuse) qui permet à la ménagère riche de se décharger sur la travailleuse pauvre de ses tâches, peu nobles pour les riches et bien assez bonnes (attention, suppression des allocations chômage, si on en refuse plus de 2 ... ) pour les pauvres.

Méprisante pour toutes les femmes, mais aussi discriminante pour les pauvres et les riches, les bénéficiaires et les salariés, démodée, cette pub fait penser à l'affiche benetton montrant un mourant atteint du sida, qui avait suscité une pleine page d'un malade en gros plan répondant : "pendant l'agonie, les ventes continuent"...
Pendant la précarisation et la bêtification, les atteintes au droit du travail et à la dignité (des femmes, mais aussi des hommes incapables et invisibles ) continuent....

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CC

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    Premier numéro, publié (matériellement) par "Famille et cité". Noir et blanc, ronéotypé.

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    Pas forcément celles prévues par les services municipaux des espaces verts...