Concentrations: la Commission ouvre une enquête approfondie sur le projet de rachat de DoubleClick par Google : les principes de la "concurrence libre et non faussée", tant honnis par l'extrème-droite et l'extrème gauche ultra-nationalistes, apparaissent ainsi comme ceux qui permettent à l'Europe de refuser les situations quasi monopolistiques de certaines hyper-entreprises (américaines...) !
La position clairement dominante de Google comme moteur de recherches sur internet est fondée sur son extraordinaire puissance de feu acquise par le succès commercial et financier de son modèle basé sur la diffusion ciblée de publicité (la cible, c'est vous et moi, ne pas l'oublier..).
Dans ce contexte, le rachat de DoubleClick, spécialisée dans la gestion des annonces publicitaires et des mesures d'audience, viendrait bien évidemment conforter cette position de force, au détriment, sans doute , de ses concurrents s'il en reste, mais aussi aux prix d'un renforcement de l'impact et de l'influence de la publicité sur ce qui se publie sur internet. Les méthodes de plus en plus envahissantes et insidieuses de ce type de mensonges payants sous prétexte de fourniture de services gratuits dépassent déjà, à mon avis, le seuil d'alerte.
Le marché des annonces payantes sur les moteurs de recherche serait, d'après nombre d'estimations, déjà contrôlé à 70 ou 80 pour cent par Google... (source : "Google fails to win EU approval for DoubleClick deal", business edition, International Herald Tribune)
Pour autant, rien n'est encore gagné, puisqu'il ne s'agit à ce stade que d'une "enquête approfondie" ; ce refus d'approuver le marché (de 3,1 milliards de dollars) doit être confirmé ou infirmé sous trois mois, le temps d'établir "si cette opération pourrait donner lieu à des pratiques restrictives anticoncurrentielles vis-à-vis des acteurs présents sur ces marchés, et de ce fait porter préjudice aux consommateurs".
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