J'ai commis un commentaire sur le "blog de Genfi" - je le reproduis ici.
Sous le titre "Consigne de vote d'un citoyen ordinaire", Genfi expose d'une façon claire et interessante sa position, qu'il conclut ainsi:
"Parce que nous sommes une majorité à ne pas vouloir Mr Sarkozy ou Mr Le Pen, utilisons nos bulletins de vote de manière efficace, votons Royal ou Bayrou au premier tour.
Pour ceux qui veulent un débat droite-gauche au deuxième tour, il ne reste qu’une solution... voter Royal..."
Voici donc ce que cela m'a inspiré :
Pas simple : au démarrage, Royal représentait une extraordinaire personnification du changement (de méthodes, d'ouverture, une vision féminine - ras le bol du machisme ambiant - etc..).
Puis, face à l'image qu'elle a progressivement mis en place, j'ai été pris d'un doute. Comment concilier cette volonté affichée de changement de méthode et le soutien d'un Fabius et d'un Chevènement ? Que signifie cet éternel sourire - c'est très difficile de marcher en souriant, de parler en souriant (de manger en souriant ?), faut prendre des cours et passer du temps à s'entraîner - ça s'apprend, que signifie cette irruption du drapeau tricolore et de la Marseillaise et de son sang impur - qui plus est, en même temps que se fêtait à Berlin le cinquantenaire de la Communauté européenne ?
Bref, cette instrumentalisation de l'espoir de changement - quel changement, en outre ? - me pose problème..
Bayrou ? Pourquoi pas ? Il me paraît sur certains points (certains, j'ai dit, pas tous !) plus à gauche que Royal. De toutes façons, avec Besancenot qui continue d'afficher son slogan "100% à gauche", ça veut dire quoi, d'être à gauche ? La posture "plus à gauche que moi tu meurs", le PSU en a crevé et le PS prend le même chemin avec ses paléo-crypto-mollétistes qui hurlent au loup dès qu'on ne suit pas le PC...
Pour être franc, j'ai constaté qu'une candidate (important aussi : une candidate) tient un discours clair et dépourvu de langue de bois, son projet m'intéresse beaucoup, et elle parle avec un recul que lui a donné l'expérience de la responsabilité d'un ministère : Dominique Voynet.
Appuyer son projet, montrer qu'elle n'est pas seule - malgré l'attitude incompréhensible des médias (je pense au Monde, qui a presque totalement zappé sa campagne, et qui, lorsqu'il parle de Dominique Voynet, c'est généralement pour rapporter les vannes de Mamère à son encontre), renforcer le poids trop faible du courant écologiste dans notre pays, voilà une attitude qui me paraît utile dans cette campagne.
Au second tour, avec Sarkozy qui aura pompé les voix de Le Pen, on aura à voter soit pour Royal, soit pour Bayrou : dans les deux cas, cela sera possible sans trop de mal.
Et, dans les deux cas, il sera important que Dominique Voynet ait eu une audience plus significative que ce que prédisent d'incontrôlables sondages, pour avoir une petite chance que soit pris en compte le seul projet écologiste dans cette campagne.
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