Je voudrais vous faire partager le plaisir que j'ai eu à lire ces deux très intéressants textes d'Alain Lipietz sur l'écologie politique. Il s'agit d'interventions qu'il a faites à la convention Europe-écologie à Arcueil, le 8 mai dernier, qui approfondissent en effet deux points d'une brûlante (mais perpétuelle…) actualité.
Le premier texte, titré "
Approfondir les valeurs de l’écologie politique" définit celles qui caractérisent l'écologie politique. Il s'agit de
trois valeurs phares, qui balisent l’écologie politique, qui la « délimitent » par rapport à d’autres courants :
l’autonomie, la solidarité et la responsabilité ; Alain précise utilement "
que les nécessaires conflits entre les trois devant être réglées par la démocratie et la non-violence."
Après avoir rapidement, mais clairement, expliqué ce que représentent ces trois concepts d'autonomie, de solidarité, de responsabilité, Alain expose les condition de la régulation des tensions entre elles ; puis il rappelle que c'est bien à partir de ces valeurs que d'autres, tel le féminisme, peuvent trouver une expression. Dans le même ordre d'idées, l'économie sociale et solidaire est présenté comme un "approfondissement" de ces valeurs.
Sur de telles bases, évoquer le problème des retraites, par exemple, ça prend une autre tournure...
L'autre intervention, "
Le réformisme radical de l’écologie politique", permet de comprendre en quoi l'écologie politique n'est pas simplement réformiste, ni prétentieusement révolutionnaire…
Juste un extrait, pour vous donner envie de lire tout l'article :
"
Les valeurs de l’écologie politique poussent clairement au choix de la réforme si, par ce mot, on s’oppose à révolution brutale. Nous affirmons que la démocratie et la non-violence sont les moyens de résoudre les conflits, nous sommes responsables des coûts collatéraux d’une révolution violente. Nous refusons l’irresponsabilité bonapartiste et léniniste « On s’avance, et puis on voit », nous ne nous défaussons pas de la responsabilité de ce qui se passera après la révolution au nom du « Nous n’avons pas voulu cela ». Nous prônons l’autonomie de chacun et non pas la dictature de quelques soi-disant éclairés"
J'ajouterai simplement que, dans cette période délicate où le parti politique "Les Verts" et le mouvement nébuleux et riche "Europe-Ecologie", dont il est constitutif, sont en train de faire naître une organisation efficace pour porter ce réformisme radical, de telles réflexions sont particulièrement bienvenues.
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