Je viens de poster le message qui suit sur une liste de discussion EELV Val d'Oise.
Comme c'est un texte que j'ai un peu travaillé, je le reprends ici : il me semble intéressant que ce propos puisse être entendu aussi au-delà de ce cercle.
Nous avons eu la chance de voir Eva Joly nous rejoindre. Porteuse d'une exigence d'honnêteté dans la vie publique, d'un combat contre la corruption et les dégâts de l'argent sale, même et surtout au plus haut niveau, son image est extraordinairement rassembleuse en ces périodes marquées par les manifestations d'indignés, pour parler vite.
Alors, c'est vrai, elle n'est pas un tribun, son débit de parole de femme est quelquefois hésitant : elle cherche, visiblement, à ne pas dire n'importe quoi… Son expérience de terrain, et aussi au plan international, l'a à l'évidence rendue attentive à la complexité des choix, et méfiante à l'encontre des raccourcis approximatifs. Elle a aussi un accent pas très français... Perso, je le trouve plutôt charmant, mais je vais me faire taxer de dragueur ! Plus sérieusement, sa double nationalité témoigne d'une maîtrise personnelle de la problématique de "l'identité nationale", et, avec le vent mauvais qui souffle sur notre pays (comme sur toute l'Europe, d'ailleurs) en ce moment, c'est plutôt rassurant.
En face, Nicolas Hulot présente l'intérêt fondamental - outre sa maitrise du langage télévisuel - de ratisser large, d'être capable - présume-t-on - de rassembler des électeurs de droite qui nous feront ainsi gagner les élections ou, en tous cas, nous renforcer face au PS. Point de passage obligé pour nous faire entendre ; le réalisme utilitaire, en quelque sorte.
Eh bien, je crois, profondément, qu'on a plus à perdre qu'à gagner en considérant que la fin (ramasser un max de voix) justifie les moyens (oublier Eva et son combat de justice, pour préférer capitaliser sur l'audience TFunième de Nicolas).
De toutes façons, Nicolas Hulot ne risque pas d'être élu président de la République (Eva non plus, d'ailleurs). Si c'est pour peser plus dans des négociations avec nos partenaires à gauche, une exigence telle que celle portée par Eva Joly me paraît incommensurablement plus utile qu'un "apport" de voix dont nous ne serions, en tout état de cause, pas propriétaires !
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