Si les pesticides figurent parmi les produits particulièrement redoutables du génie humain, c'est notamment parce que leurs propriétés biocides peuvent bien évidemment concerner l'animal particulier qu'est l'homme (ou la femme, pas de jaloux !) : allergènes, cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction, j'en passe et des meilleures.
Leur dangerosité est accrue par la fréquente persistance de leur présence dans différents milieux, et leur dispersion (physique : le vent, les courants maritimes, .., ou .. le long de la chaîne alimentaire).
Bien sûr, objectent certains, ces produits seraient considérablement moins dangereux s'ils pouvaient être appliqués de façon plus ciblée vers leurs destinataires, ce qui éviterait outre un gâchis révoltant de substances quand même pas données, une fâcheuse dispersion ailleurs que là où on veut qu'elles aillent...
Merveille des merveilles : les nanotechnologies pourraient permettre de résoudre en partie ce problème ; en effet, des nano-molécules de pesticides permettraient des émulsions plus stables, plus toxiques pour leurs cibles, et plus aisément absorbées par les plantes.
Le problème, c'est que de telles propriétés, tout à fait intéressantes, introduisent de nouveaux risques pour les humains, et pour l'environnement.... En effet, la capacité des nanoparticules de pénétrer à travers la surface des plantes leur permet aussi de pénétrer plus facilement dans le corps humain ; de même, leur faculté de dissolution est susceptible d'entraîner de nouveaux types de contamination dans les sols, l'eau ou la chaîne alimentaire !
Certains chercheurs, qui s'en inquiètent, soulignent la nécessité d'une réglementation - actuellement inexistante - pour ces substances...
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L'émergence d'une nouvelle technologie (ici, l'application des nanosciences aux pesticides) semble - comme pour les modifications génétiques et, donc, l'apparition des OGM - n'être généralement jugée que pour ses propriétés intrinsèques ; or, les nouvelles propriétés qu'elle peut conférer à des substances ou produits existants méritent d'être étudiées sur des bases également nouvelles : il ne suffit certainement plus d'affirmer que, comme la substance ou le produit existant ne présentait pas de danger (sous réserve, d'ailleurs, que cette affirmation soit exacte), sa nouvelle forme ou sa nouvelle présentation n'en présenterait pas plus.
Quelques références (à suivre)
Novethic.fr, 05/10/2007: Les nanotechnologies, sujet tabou pour les entreprises françaises ?
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